France : vers le retour de l'inflation ?

Par Fabien Piliu  |   |  506  mots
Depuis janvier, le cours du Brent coté à Londres a gagné 10 dollars.
Stable en mai, l'indice des prix à la consommation est reparti à la hausse en juin selon l'Insee, stimulé notamment par l'augmentation des tarifs des produits pétroliers.

L'inflation est-elle de retour ? Il est vraisemblablement trop tôt pour le dire. Néanmoins, l'indice des prix a progressé en juin, de 0,2% sur un an selon l'Insee. Soit 0,2 point de plus qu'en mai, mois au cours duquel l'indice affichait une stabilité totale sur un an.

Cette remontée mensuelle de l'indice trouve son origine dans l'augmentation des prix des produits pétroliers pour le quatrième mois consécutif.

Concrètement, les prix de l'énergie ont augmenté en juin 2016 de 2,2 %, comme en mai. Mais sur un an, ils affichent toujours une baisse de 3,1 %, à comparer à un repli de 5,7 % en mai. "La hausse sur le mois est due aux prix des produits pétroliers qui s'accroissent de nouveau vivement (+4,0 % après +4,1 % en mai ; -6,1 % sur un an), sous l'effet du redressement des cours du brut depuis le début de l'année", constate l'Insee. Ainsi , depuis le mois de janvier, le cours du Brent coté à Londres a gagné 10 dollars pour se négocier actuellement aux alentours de 47 dollars.

Le prix des combustibles remonte particulièrement vite

Dans le détail, les prix des combustibles liquides continuent de remonter rapidement (+5,9 % en juin après +8,5 % en mai ; -11,2 % sur un an). En regard, les hausses de prix des carburants sont plus limitées : le gazole augmente de 4,7 % en juin (après +4,4 % en mai ; -4,7 % sur un an) et l'essence de 2,6 % (après +2,4 % ; -6,2 % sur un an). Par ailleurs, les prix du gaz sont stables en juin (-10,0 % sur un an), comme ceux de l'électricité (+4,1 % sur un an).

Elle s'explique aussi par le "rebond saisonnier des prix de certains services à l'amorce de la période estivale", explique l'Insee. "Elle est en partie compensée par le repli également saisonnier des prix des produits frais et des produits manufacturés avec le début des soldes d'été", poursuit l'Institut.

Un stimulant pour l'activité

Le retour d'une inflation modérée, si elle elle se confirme au cours des prochains mois, est une bonne nouvelle pour l'économie. En effet, une augmentation raisonnable des prix invite les consommateurs à intensifier leurs achats. En effet, pourquoi attendre, pourquoi différer un achat si, dans un contexte inflationniste, les prix seront plus élevés demain ? La valse des étiquettes encourage les actes d'achats.

Par ailleurs, l'inflation est de nature à inciter une reprise de l'investissement. Par quel mécanisme ? L'inflation rend les les placements sûrs et peu risqués peu rentables. S'ils veulent augmenter le rendement de leurs placements, les investisseurs se positionnent sur des classes d'actifs certes plus risqués, comme les actions, mais aux perspectives plus lucratives.

Enfin, le retour de l'inflation est un excellent levier de désendettement pour l'Etat. En effet, si les prix augmentent, les recettes fiscales augmentent au même rythme, relevant mécaniquement les revenus nominaux de l'Etat. Si les revenus progressent, le PIB progressent aussi. La dette de l'Etat n'étant pas indexée sur l'inflation - les remboursements sont fixes -, le poids de la dette, mesuré par le ratio dette/PIB, diminue.