Fraude fiscale : enquête sur un compte en Suisse qu'aurait détenu Raymond Barre

Par AFP et Reuters  |   |  340  mots
(Crédits : DR)
Une information judiciaire est ouverte depuis le 29 avril 2016 concernant des soupçons de blanchiment de fraude fiscale visant de l'argent caché en Suisse par l'ancien Premier ministre Raymond Barre, dont auraient hérité ses enfants, a-t-on appris de source judiciaire.

La justice française a ouvert en 2016 une enquête pour faire la lumière sur un trésor que Raymond Barre aurait caché en Suisse de son vivant, a-t-on appris mercredi de source judiciaire, confirmant une information du Canard enchaîné.

Ces investigations ont démarré à la suite d'un signalement de la Direction générale des finances publiques (DGFiP), a précisé cette source. Selon le Canard enchaîné, qui a révélé l'information, c'est l'ancien patron de la DGFiP, Bruno Bézard, qui a saisi le parquet national financier (PNF) pour blanchiment de fraude fiscale, le 29 avril 2016, précise-t-on de source judiciaire.

Depuis 2016, la procédure s'est enlisée, rapporte le journal satirique, même si les fils du couple Barre ont versé aux autorités près d'un million d'euros de rectifications, pénalités et intérêts de retard.

11 millions de francs suisses

L'hebdomadaire satirique précise que l'affaire a débuté avec l'envoi au fisc, par un informateur en 2013, d'une copie d'écran du réseau interne de la banque Crédit Suisse. Y figurent notamment le nom de Raymond Barre et deux mentions manuscrites: un numéro de compte et un montant de 11 millions de francs suisses, "confirmé depuis par les enquêteurs", souligne le journal. Cette somme représentait l'équivalent de près de 7 millions d'euros, au moment du décès de Raymond Barre, en 2007.

Toujours selon le Canard enchaîné, le patrimoine net de celui en qui Valéry Giscard d'Estaing voyait "le meilleur économiste de France" s'élevait, à sa mort, à plus de 13 millions d'euros.

Le journal affirme que les fils de l'ex-maire de Lyon, et troisième homme de l'élection présidentielle de 1988, ont depuis payé près d'un million d'euros pour régulariser leur situation fiscale.

Nommé à Matignon en 1976, Raymond Barre a fait prendre à la France son premier virage vers l'austérité avant de se découvrir des ambitions présidentielles, qui se sont heurtées au premier tour de la présidentielle de 1988.