Fronde de la droite parisienne contre le projet de réforme du statut de Paris

Par latribune.fr  |   |  466  mots
Nathalie Kosciusco-Morizet (LR) et la plupart des autres élus de son groupe dénoncent le projet de Anne Hidalgo de rapprocher les arrondissements centraux de Paris
La plupart des élus parisiens du parti "Les Républicains" dénoncent, dans une tribune publiée par le "JDD", le projet de réforme d'Anne Hidalgo (PS) qui consisterait à regrouper les arrondissements du centre parisien. Ils dénoncent une "manipulation électorale grossière".

La quasi totalité des conseillers du parti "Les Républicains" (LR) de Paris, dont Nathalie Kosciusco-Morizet, sont vent debout contre le projet de réforme du statut de Paris de la maire socialiste Anne Hidalgo et dénoncent une "manipulation électorale grossière", dans une tribune publiée par le Journal du Dimanche. Dans ce texte intitulé  "Arrondissements: quatre enterrements et un mariage forcé", 53 conseillers LR sur 55 qualifient le projet de regroupement des quatre premiers arrondissements de la capitale de "manipulation électorale grossière". Seules Rachida Dati et Emmanuelle Dauvergne n'ont pas signé la tribune.

Une réforme avec des visées électorales

Ils accusent l'édile PS de "tout simplement de revoir la carte électorale dans la perspective des prochaines élections à Paris et d?affaiblir la droite et le centre, tout en supprimant une réalité historique multiséculaire".

Alors que le projet de réforme du statut doit être soumise lundi au vote du conseil de Paris, ces élus LR demandent "solennellement" à Anne Hidalgo "d'avoir au minimum le courage de ses positions et d'organiser une véritable concertation et de consulter formellement les Parisiens". "La loi électorale d'une ville capitale et son histoire multiséculaire ne se modifient pas par effraction", lancent-ils.

Modification de la loi électorale pour élire le maire

Ils reprochent par ailleurs à la maire de Paris de "refuser d'aborder la question essentielle qui intéresse tous les Parisiens: celle du mode d'élection du maire de Paris, qui n'est pas élu au suffrage universel direct". "On comprend pourquoi (...) battue dans son propre arrondissement, Mme Hidalgo est la seule maire de France à avoir été élue avec moins de voix que son adversaire", écrivent-ils, "de manière erronée", selon le JDD.... Et le journal a raison. Il ne faut pas oublier non plus que Nathalie Kosciusco-Morizet a elle était battue dans le 14e arrondissement où elle se présentait.

Le groupe UDI-MoDem du Conseil de Paris s'est déjà insurgé contre "la précipitation et la fébrilité" avec laquelle ce projet de réforme était bouclé par l'exécutif municipal. "Rien ne justifie un nouveau redécoupage des arrondissements" qui "s'apparente à une manipulation politique et électorale", a-t-il écrit dans un communiqué.

Le projet de réforme prévoit de regrouper en un seul conseil d'arrondissement les quatre conseils des Ier, IIe, IIIe et IVe. Il n'y aurait donc plus que 17 maires. Mais Paris compterait toujours 20 arrondissements, une organisation datant de 1859, et les codes postaux resteraient les mêmes.Il propose également le transfert de nouvelles compétences du préfet de police en faveur du maire, et la fusion Ville-Département. Il devrait être mis en application en 2020, année de la prochaine élection municipale.

Un vote au Parlement est cependant nécessaire pour entériner un tel projet.

(Avec AFP)