Elections du Grand Paris : une victoire pour Anne Hidalgo  ?

Minoritaire au sein du conseil métropolitain du Grand Paris, Anne Hidalgo aurait obtenu du candidat LR à la présidence de la métropole Patrick Ollier un certain nombre de gages. Ainsi, l'influence de la droite parisienne sera limitée dans la métropole.
Mathias Thépot
Anne Hidalgo devrait être première vice-présidente de la métropole du Grand Paris

En minorité au conseil métropolitain du Grand Paris, la maire de la capitale Anne Hidalgo pourrait tout de même imposer certaines de ses volontés à la droite en ce qui concerne la gouvernance de la nouvelle métropole. Selon le JDD, elle a en effet trouvé un accord avec le député-maire LR de Rueil-Malmaison (Hauts-de-Seine) Patrick Ollier qui devrait, sauf immense surprise, devenir le premier président de la métropole du Grand Paris le 22 janvier prochain.

Anne Hidalgo a concrètement obtenu de Patrick Ollier le poste de première vice-présidente de la métropole avec des pouvoirs étendus, du fait du poids de la capitale dans la métropole (2,25 millions d'habitants sur un total de 7 millions).

Un vice-président LR

Plus surprenant, Patrick Ollier aurait aussi accédé à la requête d'Anne Hidalgo qui ne voulait pas de trois vice-présidents LR, élus de Paris, au sein du bureau de la métropole -qui comptera 20 vice-présidents -, une proposition qui émanait de sa grande rivale Nathalie Kosciusko-Morizet. Afin d'obtenir leur soutien pour l'investiture LR, Patrick Ollier avait pourtant promis aux élus parisiens de droite que trois d'entre-eux seraient vice-présidents.

Au final, Anne Hidalgo aurait donc réussi à limiter à une unité le nombre d'élus LR de Paris au sein du bureau du conseil métropolitain. Elle aurait, qui plus est, réussi à faire désigner le LR Daniel-Georges Courtois, un profil plus « technicien » que politique, et qui ne pèsera donc pas autant qu'un maire d'arrondissement. Au sein du bureau, 12 vice-présidents seront de droite et 8 de gauche, pour une assemblée de 209 élus.

Grande victoire

« Anne Hidalgo est la grande victorieuse de cette affaire », constate le conseiller de Paris LR Jérôme Dubus, qui regrette que « la métropole ne tienne plus compte des résultats des dernières élections municipales de 2014 » où la gauche a perdu un nombre important de municipalités en première couronne francilienne. Ce qui lui a fait perdre la majorité métropolitaine au profit de la droite, rendant improbable la candidature d'un élu du bloc de gauche à la présidence de la métropole.

Le poids de la capitale

Pour arriver à ses fins, Anne Hidalgo a mis tout le poids de la capitale dans la balance. Paris est notamment censée fournir les moyens logistiques et administratifs au bon fonctionnement de la métropole. « Si Paris est humiliée, on bloque tout et la métropole du Grand Paris est morte! », rapportait notamment une source de la mairie de Paris au JDD.

Par ailleurs, la possibilité de soutenir des candidatures UDI, notamment celle du député maire d'Issy-les-Moulineaux André Santini, dont on a à un moment dit qu'il avait passé un accord avec Anne Hidalgo, a dû peser dans la balance. Un soutien, même partiel, du bloc de gauche au candidat député maire d'Issy-les-Moulineaux lui aurait donné des chances de l'emporter, au détriment de Patrick Ollier. Mais maintenant qu'il a pris connaissance de l'accord passé entre Hidalgo et Ollier, André Santini serait sur le point de retirer sa candidature.

Une capitulation

Pour plusieurs élus de la droite parisienne, qui voyaient la future métropole comme un moyen de faire contrepoids à la politique de la mairie de Paris, les concessions de Patrick Ollier à Anne Hidalgo sont une véritable « capitulation ».

Il faut, du reste, dire que les élus de la droite parisienne souffrent des défaites électorales répétées dans la capitale, ce qui leur fait perdre toute crédibilité au sein même de leur parti. Dans l'absolu, ils n'ont pas participé au basculement à droite de la métropole lors des élections municipales de 2014, pourtant promise à la gauche.

Un duel inégal le 22 janvier

Le 22 janvier verra toutefois au moins deux candidats s'affronter. Philippe Laurent, le maire de Sceaux (92), au sud de de Paris, est en effet bien décidé à maintenir sa candidature, même si ses faibles soutiens ne lui permettent pas d'espérer la victoire. Il reste tout de même le seul élu à avoir dévoilé une ébauche de programme, affichant sa volonté de porter la voix de tous les maires de la métropole, quelle que soit leur implantation géographique.

Il a d'ailleurs fait part de « sa grande préoccupation d'un arrangement entre l'ouest riche et Paris, au détriment des territoires de l'est, du nord et du sud métropolitains qui sont favorables à une solidarité plus affirmée ». Il est vrai que l'élection se règle entre cadors de Paris et des Hauts-de-Seine. Il ne serait d'ailleurs  pas surprenant de voir, en contrepartie, une forte proportion d'élus du nord et de l'est nommés aux postes de vice-présidents.

Mathias Thépot

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Commentaires 5
à écrit le 21/01/2016 à 20:04
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gauche égale droite ! à croire que les élus sont tous ambidextres, ce qui n'est pas encore interdit par la Loi.

à écrit le 21/01/2016 à 16:49
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aaaah comme il est rassurant, sachant les aubaines immobilières que va libérer le "Grand Paris" et sur lesquelles vont se jeter l'ensemble des spéculateurs mondiaux, de constater qu'on y nomme pour Président Mr Ollier, un homme qui a fait preuve de s...

à écrit le 19/01/2016 à 11:44
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Est-ce que cette cuisine politique va faire avancer et résoudre: Le mal logement ainsi que les prix de location des appartements,sachant que l'ouest est hors atteinte de financement même pour un cadre moyen!!!,le Nord,en Zone défavorisée,l'Est comm...

à écrit le 19/01/2016 à 11:44
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Est-ce que cette cuisine politique va faire avancer et résoudre: Le mal logement ainsi que les prix de location des appartements,sachant que l'ouest est hors atteinte de financement même pour un cadre moyen!!!,le Nord,en Zone défavorisée,l'Est comm...

à écrit le 18/01/2016 à 19:58
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De la tambouille politicienne et on s'étonne que les français rejettent massivement les élus de la république. Le FN a de l'avenir et il ne faudra pas être surpris dans les années à venir. Par ailleurs ce machin du grand Paris va coûter cher aux co...

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