« Gilets jaunes » : à La Réunion Annick Girardin appelle au dialogue

Par latribune.fr  |   |  709  mots
La ministre des Outre-mer Annick Girardin est actuellement à La Réunion. (Crédits : Reuters)
La ministre des Outre-mer Annick Girardin est arrivée ce mercredi à La Réunion où elle a immédiatement rencontré des « gilets jaunes ». Elle compte « dialoguer » avec eux pendant « plusieurs jours » pour trouver une sortie de crise. La ministre a également fait des annonces concernant le coût de la vie sur l'île.

Le voyage à La Réunion de la ministre des Outre-mer Annick Girardin sera tout sauf une sinécure. En déplacement sur l'île pour rencontrer les « gilets jaunes » locaux et faire des annonces destinées à trouver une sortie à la crise qui secoue ce département d'outre-mer paralysé depuis plus de dix jours, la ministre a, peu après l'atterrissage de son avion ce mercredi, fait face à un groupe de manifestants qui a hué ses premières déclarations.

Elle s'est ensuite rendue sur un rond-point situé à proximité de l'aéroport de l'île où l'attendaient quelque 2.000 « gilets jaunes ». Affirmant être consciente du « ras-le-bol généralisé » et de la « souffrance des gens », elle a dit souhaiter « qu'on puisse s'asseoir tous ensemble pour dialoguer et trouver les points de sortie de cette crise et ensuite reconstruire ensemble La Réunion ».

  Dialogues et concertations

« Je suis là pour écouter les Réunionnais et les Réunionnaises, je suis là pour dialoguer avec eux plusieurs jours, je suis là pour faire avec eux parce que c'est faire ensemble qui permettra à La Réunion de se relever de cette crise de plusieurs jours », a-t-elle déclaré.

Aussi, la ministre a écouté pendant près d'une heure les doléances des « gilets jaunes ». Des mères de familles, des demandeurs d'emploi ou des artisans se sont succédés au micro pour se plaindre de la vie chère, de leurs fins de mois difficiles, de l'absence de perspectives pour la jeunesse dans ce département où le taux de chômage atteint 24%.

Peu après, à la préfecture, la ministre des Outre-mer a entamé une séance d'échanges, tendue, avec diverses délégations devant lesquelles elle a dénoncé « ceux qui préfèrent le chaos à la reconstruction », faisant allusion aux auteurs des violences urbaines de ces derniers jours. Ouverte au dialogue, la ministre a toutefois prévenu qu'elle ne disposait pas « de baguette magique ».

Evoquant la vie économique à l'arrêt depuis 12 jours à La Réunion, la ministre des Outre-mer a enjoint les « gilets jaunes » à cesser les blocages. « Il faut que le territoire reprenne une vie normale », a-t-elle plaidé. Elle s'est également dite ouverte à une réflexion sur l'avenir de l'octroi de mer. Les « gilets jaunes » réclament la suppression de cette taxe pratiquée dans les régions d'outre-mer qui s'applique à la plupart des produits importés.

Un territoire paralysé depuis 12 jours

La ministre a également parlé de la création d'un site internet dont l'objectif est de faire la transparence sur les impôts payés par les Réunionnais.

Annick Girardin a aussi abordé le sort des agriculteurs locaux : « Il faut davantage aider la production locale, travailler sur les petites retraites agricoles. Je rencontrerai les organisations syndicales sur ce sujet. »

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Pour la douzième journée consécutive, La Réunion est quasiment à l'arrêt en raison du mouvement des « gilets jaunes ». Ses acteurs tiennent une vingtaine de barrages sur les principaux axes de l'île. La plupart des commerces sont fermés de même que les établissements scolaires depuis le 20 novembre. Annick Girardin poursuivra sa visite ce mercredi après-midi avec des rencontres avec les organisations syndicales et les maires de l'île. La suite de son programme n'est pas connue. Aucune date de retour à Paris n'est inscrite à son agenda.

(Avec AFP et Reuters)