"Gilets jaunes" : le coût des dégâts s'amplifie

Par AFP  |   |  417  mots
Le ministère a invité artisans et commerçants à faire appel au dispositif d’aide et d’accompagnement décidé en réponse à la crise des "Gilets jaunes", en soulignant que les mesures d’étalement des échéances sociales étaient maintenues jusqu'au 31 mars. (Crédits : Philippe Wojazer)
Les dégâts liés aux manifestations des "Gilets jaunes" en France ont été estimés à 200 millions d'euros par la fédération française de l'assurance (FFA) ce mardi 19 mars, sans compter les nouvelles dégradations commises samedi sur les Champs-Élysées.

Article actualisé le 19 mars 2019 à 17h27

« 10.000 déclarations de sinistres » ont été recensées, a indiqué la FFA qui estime que 30 à 40% des entreprises n'ont pas souscrit à une garantie pour se couvrir contre le manque à gagner selon des chiffres rapportés par l'AFP.

« Trop, c'est trop. Ce qui s'est passé sur les Champs-Élysées samedi à Paris n'est que la répétition de ce que les commerçants ont déjà vécu. Il est inadmissible que cela ait pu se reproduire... en pire », a réagi pour sa part ce lundi 18 mars la Confédération et des petites et moyennes entreprises (CPME), appelant le gouvernement à « prendre les mesures qui relèvent de sa responsabilité maintenant. »

« Aider les commerçants en prenant des mesures spécifiques est bien sûr utile. Mais le meilleur moyen de les aider est de faire en sorte qu'à Paris, comme partout sur le territoire national, ces inqualifiables débordements cessent », a expliqué l'organisation professionnelle dans un communiqué.

Le ministre de l'Economie, Bruno le Maire, a déclaré ce lundi qu'il voulait qu'aucun commerçant ne soit acculé à la faillite à cause des dégradations et des violences qui émaillent le mouvement des "Gilets jaunes".

91 commerçants touchés ce week-end

Une réunion avec des organisations patronales, les fédérations de commerçants et d'artisans, mais aussi les représentants des assureurs, d'hôteliers et de restaurateurs doit se tenir dans l'après-midi à Bercy pour faire le point sur l'impact économique du mouvement. Dans son communiqué, la CCI de Paris Île-de-France souligne la « très vive exaspération » des commerçants et que « les employeurs et leurs salariés rencontrés sont traumatisés par la répétition et l'intensité des violences ».

« Ce samedi de manifestations est estimé comme celui de trop », poursuit la CCI, demandant « des mesures fortes permettant aux entreprises de pouvoir exercer leurs activités dans des conditions sereines ».

« Parmi celles-ci, un véritable plan d'urgence pour le commerce parisien s'avère nécessaire, à l'instar de celui proposé par l'État pour les commerces des métropoles de province », ajoute-t-elle.

Les chiffres avancés par la FFA n'incluent pas les 91 commerces touchés par de la casse, des vols et des incendies, samedi à Paris, selon la Chambre de commerce et d'industrie de Paris et d'Île de France. Fin février, Bruno Le Maire avait estimé à 0,2 point de croissance l'impact du mouvement des "Gilets jaunes" sur l'économie française, jugeant ce coût "très élevé".