Gilets jaunes : un acte XVIII sous tensions à Paris

Par latribune.fr  |   |  602  mots
(Crédits : Philippe Wojazer)
Ce 18è samedi consécutif de mobilisation des Gilets jaunes est marqué par de violents affrontements entre des manifestants et les policiers à Paris, notamment sur les Champs Elysées.

Des violents affrontements dès la matinée entre policiers et manifestants; un important incendie d'une banque près des Champs-Elysées faisant 11 blessés; tentative de "prise de l'Arc de Triomphe; pillages sur certains commerces ou banques, la brasserie Fouquet's complètement vandalisée..., le18ème samedi consécutif de mobilisation des "Gilets jaunes" est marqué par de fortes tensions à Paris, notamment place de l'Etoile et sur les Champs Elysées. Un mouvement auquel les meneurs espèrent donner un nouvel élan après plusieurs semaines d'essoufflement. Ce samedi de mobilisation coïncide avec la fin des deux mois de "grand débat national", un exercice inédit imaginé par l'exécutif comme une réponse au malaise exprimé lors de cette crise. La manifestation n'était pas déclarée.

"Peut-être le chant du cygne", dit Castaner

7.000 à 8.000 personnes manifestaient en milieu de journée dans la capitale, point de convergence de la mobilisation. Parmi les eux, 1.500 "ultra violents (...) qui sont venus pour casser, pour en découdre et pour attaquer", a-t-il ajouté. "Et dès ce matin, ils l'ont fait en voulant à deux reprises au moins prendre d'assaut l'arc de Triomphe." C'est "peut-être" le chant du cygne du mouvement, a encore déclaré Christophe Castaner, quatre mois presque jour pour jour après l'"acte I". A 15h30, 95 personnes étaient interpellés. Plus de 5.000 forces de l'ordre sont mobilisées. La préfecture de police recensé plus 10.000 manifestants à Paris, où se déroule une autre manifestation, déclaré, cette fois, pour la défense du climat.

Des heurts à partir du milieu de la matinée

A partir du milieu de matinée, des groupes de "Gilets jaunes" ont jeté des projectiles sur les forces de l'ordre et tenté de dresser des barricades, comme ils avaient pris l'habitude de le faire au plus fort de la crise, en décembre. Plusieurs boutiques et établissements emblématiques de l'avenue des Champs-Elysées, comme la brasserie Fouquet's, ont été endommagés lors de scènes de casse rappelant, avec une intensité moindre, celles du mois de décembre.

Avenue Franklin Roosevelt, une agence de la banque Tarneaud, filiale du Crédit du Nord a été incendiée. Le feu s'est propagé au premier étage. Le quartier a été bouclé et l'incendie maîtrisé peu avant 14H00, a constaté un journaliste de l'AFP. Deux personnes ont été sauvées des flammes. Une femme et son bébé étaient coincés au deuxième étage", de cet immeuble ont indiqué les pompiers à l'AFP. Selon un bilan provisoire, l'incendie a fait 11 blessés légers, parmi lesquels deux policiers, selon les pompiers, qui ont mobilisé dix engins.

Les forces de l'ordre ont fait usage, par endroit, de gaz lacrymogène et de canons à eau pour maintenir les manifestants à distance.

Les chefs de file de facto de la contestation ont appelé ces derniers jours à "une mobilisation monstre" à Paris. Dans une vidéo publiée sur les réseaux sociaux, Eric Drouet, figure de la frange la plus radicale, a exhorté les "Gilets jaunes" à mener à l'avenir des actions d'un nouveau genre, sans dire exactement sous quelle forme, les manifestations traditionnelles ayant selon lui fait la preuve de leur échec. Ces dernières semaines, la tendance était à la décrue. Le 9 mars, 28.600 personnes sont descendues dans la rue dans toute la France dont 3.000 à Paris, selon les autorités, soit le total le plus faible depuis le 17 novembre.

Un cortège regroupant 5.000 manifestants pour la défense du climat (déclaré) se déroule sans encombre entre la place de l'Opéra et celle de la République.