Grèves, manifestations...semaine chargée contre la loi Travail

Par latribune.fr  |   |  615  mots
Deux journées de grève sont prévues cette semaine, les 17 et 19 mai. Il s'agira des sixième et septième jour de mobilisation contre la loi Travail en un peu plus de deux mois.
Plusieurs mouvements sociaux (SNCF, routiers, aéroports...) sont annoncés cette semaine un peu partout en France, en réaction à la loi Travail. La Tribune fait le point sur les principaux mouvements et sur leurs conséquences.

L'adoption du projet de loi Travail par l'Assemblée nationale -- grâce au recours au 49-3 -- n'a pas freiné la détermination des opposants au texte porté par Myriam El-Khomri. Cette semaine, plusieurs secteurs vont donc se mobiliser avec plus ou moins d'ampleurs.

Sept syndicats (CGT, FO, FSU, Solidaires, Unef, UNL et Fidl) ont appelé à deux journées de grèves et de manifestations les mardi 17 et jeudi 19 mai. A Paris, le cortège partira à 14 heures de la place de l'Ecole militaire (7e arrondissement) en direction de la place Denfert-Rochereau. D'autres cortèges ont commencé à défiler mardi matin, comme à Grenoble :

Il s'agit pour les syndicats de relancer le mouvement, moins suivi la semaine dernière, avec 55.000 manifestants recensés par les autorités, contre 390.000 (1,2 million, selon les syndicats) le 31 mars. Autre manifestation prévue mercredi, celle des policiers place de la République à Paris pour dénoncer la haine "anti-flics".

Dans certains secteurs, SNCF et transports notamment, certains syndicats lancent des grèves reconductibles. Il s'agira des sixième et septième journées de mobilisation en un peu plus de deux mois. "Quand on n'est pas entendu, il faut essayer de se faire entendre", a résumé lundi Philippe Martinez, le numéro un de la CGT.

Les routiers ouvrent le bal

Dans la nuit de lundi à mardi, plusieurs carrefours stratégiques ont commencé à être bloqués ou filtrés par les routiers, notamment dans le grand ouest. Ainsi, selon les syndicats, environ 3.000 personnes étaient mobilisés ce matin autour du Havre et des zones portuaires. Des blocages étaient également signalés près de Lorient :

 A Saint-Nazaire (Loire-Atlantique), le port était bloqué par des agents portuaires et des dockers. La raffinerie de Donges est également visée par le blocus. Les routiers ont aussi mené des opérations escargot autour de Rennes, et sur l'autoroute A11 au Mans. Ils redoutent des baisses massives de salaire à cause des baisses de la majoration des heures supplémentaires prévue par la loi Travail.

La SNCF emboîte le pas

Sur les rails, le trafic sera perturbé ce mercredi et le sera également jeudi. Deux TGV sur trois circuleront en moyenne, ainsi qu'un TER sur deux. Concernant l'Île-de-France, 3 RER sur 4 sont annoncés, tout comme 6 Transilien sur 10.

Du côté des grandes lignes, les TGV Atlantique, Sud-Ouest et Nord seront les plus perturbés, avec seulement un train sur deux, alors que le trafic est annoncé "normal" sur l'axe Est. En outre, 60% des Ouigo (TGV à bas coûts) doivent rouler.

La CGT-cheminots (premier syndicat) a appelé les salariés du groupe public ferroviaire à cesser le travail chaque mercredi et jeudi jusqu'au 11 juillet, soit le lendemain de la finale de l'Euro de football. SUD-Rail (troisième) appelle quant à lui à une grève illimitée jusqu'à cette date. Tous craignent une dégradation des conditions de travail des cheminots au moment où leur statut est rediscuté sous la pression de l'ouverture prochaine à la concurrence.

Les aéroports vont suivre

Le secteur aérien est lui aussi concerné par différents appels à la grève et devrait être pertubé jeudi. Le premier syndicat de la DGAC, l'Usac-CGT est en pointe de la mobilisation.

Paris aéroport (groupe ADP) devrait aussi être touché. La CGT a lancé un appel à la grève reconductible dès ce mardi, tout comme FO. L'Unsa a pour sa part déposé un préavis de grève de 24 heures à partir de jeudi.