Guyane : échec des négociations, réunion à Matignon lundi

Par latribune.fr  |   |  343  mots
De retour de Guyane, la ministre des Outre-mer Ericka Bareigts (au centre) particpera à la réunion.
Le collectif "Pou la Gwiyann dékolé" a refusé dimanche le plan d'urgence d'un milliard d'euros proposé par le gouvernement, exigeant 2,5 milliards d'euros "tout de suite". Pour trouver une solution au conflit social, une dizaine de ministres se réuniront dans la journée à Matignon.

Le Premier ministre Bernard Cazeneuve présidera lundi après-midi une réunion ministérielle sur la situation en Guyane, après l'échec des négociations pour trouver une issue au mouvement social qui bloque depuis deux semaines le département d'outre-mer, a annoncé Matignon dans un communiqué. La réunion, programmée à 16 heures 30 à Matignon, doit notamment rassembler les deux ministres de retour de mission en Guyane, Ericka Bareigts (Outre-mer), qui a quitté Cayenne dimanche soir, et Mathias Fekl (Intérieur).

Un statut particulier pour la Guyane

Sept autres membres du gouvernement doivent également y participer, selon le cabinet du Premier ministre: Najat Vallaud-Belkacem (Education), Marisol Touraine (Affaires sociales et Santé), Jean-Jacques Urvoas (Justice), Jean-Michel Baylet (Aménagement du territoire), Stéphane Le Foll (Agriculture), Patrick Kanner (Ville) ainsi que le secrétaire d'Etat au Budget Christian Eckert.

La réunion se tiendra après que le collectif "Pou La Gwiyann dékolé", qui regroupe l'ensemble des mouvements protestataires, a exigé dimanche 2,5 milliards d'euros "tout de suite" pour le développement du territoire. Il a refusé un plan d'urgence proposé par le gouvernement de plus d'un milliard d'euros, notamment pour l'éducation, la sécurité, la santé ou la commande publique. Le collectif a également demandé "un statut particulier pour la Guyane".

Des accords sur l'économie et l'agriculture

Des accords sectoriels ont en revanche été conclus notamment sur "l'économie", "l'agriculture", "le BTP", "les activités minières" ou encore "les communautés amérindiennes et bushninengue", selon la ministre des Outre-mer, partie mercredi à Cayenne avec Mathias Fekl pour trouver une issue à la crise.

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Le mouvement social d'ampleur inédite que connaît ce vaste territoire d'Amérique du Sud (83.000 km2) situé à 7.000 km de Paris, est basé sur  des revendications sécuritaires, économiques et sociales. Il traduit la méfiance face à l'Etat, accusé de sous-investissement depuis des décennies. Il a ralenti la vie économique et maintient la fusée spatiale Ariane 5 au hangar.

(Avec AFP)