Guyane : un accord de fin de conflit à 3,2 milliards d'euros

Par latribune.fr  |   |  461  mots
La ministre des Outre-Mer, Ericka Bareigts, a annoncé vendredi la signature d'un accord de fin de conflit en Guyane. Bernard Cazeneuve s'est félicite de cet accord qui prévoit la levée "sans délai" de tous les barrages.
Dans un texte signé vendredi soir avec les élus et le collectif qui pilotait le mouvement social paralysant la Guyane depuis un mois, l'Etat s'engage à une aide d'urgence de 1,1 milliard et "prend acte" des 2,1 milliards d'euros supplémentaires demandés

Bernard Cazeneuve a finalement lâché du lest. Le Premier ministre s'est félicité samedi  de la signature dans la nuit de l"Accord de Guyane" qui a mis fin au conflit paralysant le territoire ultra-marin depuis un mois. Cet accord, signé avec le collectif "Pou la Gwiyann dékolé" ("Pour que la Guyane décolle") à l'origine du mouvement social, les représentants socioprofessionnels et les élus de Guyane, prévoit un plan d'urgence immédiat de 1,1 milliard d'euros, déjà validé début avril, et "prend acte" de la demande de 2,1 milliards d'euros supplémentaires émise par le collectif. Une demande jugée "irréaliste" par Matignon au début des discussions.

"Cet accord, qui consacre une discussion soutenue et fructueuse, entérine le plan d'urgence pour la Guyane proposé par le Gouvernement et acte de nouvelles avancées en faveur de la Guyane à court comme à moyen terme" déclare le Premier ministre dans un communiqué publié à la mi-journée.

Levée des barrages avant les élections

Cet accord de fin de conflit a été annoncé vendredi soir par la ministre des Outre-Mer, Ericka Bareigts. L'Etat s'est engagé à ce que cette demande supplémentaire fasse l'objet d'un "examen prioritaire" en vue de sa mise en œuvre, mais sans fixer de date précise.

"Cet accord prévoit la levée sans délai de tous les barrages" précise Matignon.

"Le Premier ministre appelle l'ensemble de nos compatriotes Guyanaises et Guyanais à se rendre aux urnes pour participer au premier tour de l'élection présidentielle".

Le scrutin démarre en effet dès ce samedi en outre-mer.

Les avancées principales par rapport aux premiers accords de début avril portent sur la construction d'une "cité judiciaire à Cayenne", l'engagement d'une discussion sur la "rétrocession totale" des terres "lors des prochains états généraux de la Guyane", ainsi que sur une "évolution statutaire" du territoire.

L'Etat s'est engagé "à céder gratuitement 250.000 hectares à la Collectivité Territoriale Guyanaise et aux communes de Guyane", et 400.000 hectares aux Amérindiens et Bushinengués.

A Cayenne, le porte-parole du collectif, Davy Rimane, s'est félicité de l'accord :

"On a réussi à ce que le protocole paraisse au journal officiel. Maintenant on pourra travailler avec ce document et aller en justice si on n'est pas satisfaits", a-t-il expliqué à l'AFP.

Le collectif a aussi obtenu la garantie qu'il n'y aurait aucune poursuite envers "les signataires de l'accord".

Cependant, certains mouvements ne veulent pas en rester là :

"Une fois que le prochain gouvernement sera en place, dès le premier jour, on va entrer en action. L'Etat nous doit sept milliards et pas deux", a déclaré à l'AFP Olivier Goudet, membre du mouvement des "500 frères", dont la particularité est de défiler cagoulés.

(avec AFP)