Hausse des prix de l'énergie : « l'État n'a pas vocation à prendre en charge tous les surcoûts »

Par latribune.fr  |   |  590  mots
Pour Olivier Véran, porte-parole du gouvernement, « on n'est pas dans le « quoi qu'il en coûte », on est dans l'aide adaptée au bon moment pour ceux qui en ont besoin ». (Crédits : Reuters)
Alors qu'Emmanuel Macron reçoit ce vendredi les énergéticiens pour leur demander de faire des efforts tarifaires, Olivier Véran, porte-parole du gouvernement, déclare que « l'État n'a pas vocation à prendre en charge tous les surcoûts » qui impactent tous les secteurs de l'économie, très loin du « quoiqu'il en coûte ».

Il n'y a pas que les boulangers qui sont dans le pétrin en raison de la hausse des coûts de l'énergie mais, a affirmé Olivier Véran, porte-parole du gouvernement, sur BFM ce vendredi matin, « l'État n'a pas vocation à prendre en charge tous les surcoûts ».

Lire aussiAprès les boulangers, PME et restaurateurs veulent pouvoir résilier gratuitement leur contrat d'énergie

« Si nous le faisions, nous entretiendrions cette boucle qui n'est pas vertueuse de hausse du coût de l'énergie et ça entretiendrait l'inflation », a assuré le ministre interrogé sur RMC-BFMTV au sujet de la liste qui s'allonge des secteurs réclamant des aides face à la hausse des prix de l'énergie provoquée par la guerre en Ukraine.  « C'est une liste qui n'est pas infinie », a-t-il tranché. « Si l'État disait « on paye tous les surcoûts » ça veut dire que les surcoûts vont augmenter », a-t-il insisté, expliquant « qu'on n'est pas dans le « quoi qu'il en coûte », on est dans l'aide adaptée au bon moment pour ceux qui en ont besoin ».

« Nous n'avons pas de marge de manœuvre » (Gérard Larcher, président LR du Sénat)

Un avis partagé par le président LR du sénat Gérard Larcher qui a aussi prévenu : « On ne pourra pas aider tout le monde. Demain, ce sera les stations de ski sans neige, après-demain d'autres activités...». Et d'argumenter : « La réalité, c'est qu'aujourd'hui nous n'avons pas de marge de manœuvre. Nous avons dépensé, entre le Covid-19, l'inflation et la crise énergétique 250 milliards (d'euros) dans un pays qui va emprunter cette année 270 milliards pour équilibrer ses comptes et le remboursement de ses dettes. »

« Se mettre à hauteur d'hommes »

Le ministre a rappelé qu'Emmanuel Macron avait demandé au gouvernement, lors de ses vœux mercredi en conseil des ministres, de « ne pas penser la moyenne mais de (se) mettre à hauteur d'homme ». « On ne peut pas penser les problèmes des Français en nous mettant dans le costume de ministre ou de responsable d'administration, on doit penser les problèmes des Français en se mettant à la place des Français », a-t-il paraphrasé. Le président a annoncé jeudi que l'ensemble des TPE (entreprises de moins de 10 salariés) pourraient renégocier leurs contrats avec les fournisseurs d'électricité, reçus ce vendredi à Bercy pour en discuter.

Les restaurateurs s'engouffrent dans la brèche ouverte par les boulangers

La Première ministre Elisabeth Borne avait également annoncé mardi que les boulangers pourraient étaler le paiement de leurs impôts et cotisations pour dégager de la trésorerie. Les autres professions s'étaient enfoncées dans la brèche. Le secrétaire général de la Confédération des PME (CPME) réclame que « toutes les entreprises, quelles qu'elles soient, » puissent résilier ou renégocier gratuitement leurs contrats d'énergie lorsqu'il est trop coûteux.

Bruno Le Maire, ministre de l'Economie, a assuré que la résiliation des contrats énergétiques était une mesure « exceptionnelle » qui ne sera appliquée qu' « au cas par cas » par les énergéticiens au cas où la hausse des prix « menace la survie de l'entreprise ». Mais pour le chef Thierry Marx, président de l'Umih, principal syndicat patronal de l'hôtellerie-restauration, « la situation est devenue intenable pour nombre d'établissements, des aides existent, mais elles concernent très peu de nos entreprises ou alors à un niveau bien trop faible pour que cela soit efficace ».

(Avec AFP)