Inflation : les entreprises vont devoir augmenter les salaires, d’après le Medef

Par latribune.fr  |   |  540  mots
(Crédits : Reuters)
Le président du Medef, Geoffroy Roux de Bézieux, a estimé dimanche que certaines entreprises allaient devoir aller plus loin dans les augmentations de salaires en raison d'une inflation qui reste élevée, mais aussi en raison des difficultés de recrutement.

La situation ne peut en rester là. Le président du Medef, Geoffroy Roux de Bézieux, a estimé dimanche que certaines entreprises allaient devoir aller plus loin dans les augmentations de salaires en raison d'une inflation qui reste élevée mais aussi en raison des difficultés de recrutement. "Je pense que les salaires augmenteront dans les grandes entreprises, pas très loin de l'inflation, et dans les petites peut-être un peu en dessous", a déclaré le porte-parole du patronat lors du "Grand Rendez-vous" Europe 1/Cnews/Les Echos, au moment où les négociations annuelles obligatoires battent leur plein.

Répondant à la question de savoir si certaines entreprises n'allaient pas être contraintes d'aller plus loin dans les augmentations salariales au vu d'une inflation persistante, il a estimé que ce serait le cas pour "certaines", notamment parce qu'elles ont "du mal à recruter". Dans le secteur privé, il constate "des tensions non conflictuelles mais réelles" sur les salaires dans un contexte de perte du pouvoir d'achat dû à l'inflation qui, selon lui, "explique aussi une partie des manifestations" sur fond de projet de réforme des retraites en France.

Changement de rapport de force

"On est en train de vivre l'inversion de la courbe" sur le marché du travail, où le rapport de force change en faveur des employés, mais "pas dans tous les métiers ni toutes les géographies", a-t-il expliqué. Toutefois, "il y a des métiers pas assez payés parce que les marges des entreprises sont insuffisantes", note le responsable qui s'est montré dubitatif sur le tassement de l'inflation. La hausse des prix à la consommation en France s'est établie en janvier à 6% sur un an, alimentée par la hausse des prix de l'énergie et de l'alimentation qui pénalise le pouvoir d'achat, selon l'Institut national de la statistique (Insee).

Geoffroy Roux de Bézieux a également appelé le gouvernement à respecter l'accord trouvé avec les syndicats sur le partage de la valeur en entreprise, sans le vider de sa substance. "Je souhaite que le gouvernement reprenne cet accord" et "tout détricotage de cet accord serait pour moi un coup de poignard dans le dos des partenaires sociaux", a-t-il averti. Après des mois de négociations compliquées, les organisations patronales (Medef, CPME et U2P) et syndicales (CFDT, CGT, FO, CFE-CGC et CFTC) ont présenté le 10 février un texte visant notamment à largement généraliser des dispositifs tel que l'intéressement, la participation et les primes de partage de la valeur à toutes les entreprises de plus de 11 employés.

Un "accord majeur"

L'accord est ouvert à signature des organisations syndicales et patronales jusqu'au 22 février. Deux syndicats, la CFDT et la CFTC, ont annoncé mercredi leur intention de signer ce compromis trouvé avec le patronat. Le parti d'Emmanuel Macron, Renaissance, doit formuler de son côté lundi, lors d'une convention, des propositions sur le partage de la valeur dans l'entreprise. "La Première ministre m'avait dit les yeux dans les yeux qu'elle allait reprendre l'accord si on y arrivait et elle me l'a redit cette semaine. Je compte bien que lundi, la convention Renaissance se réjouisse" de cet "accord majeur", a déclaré le patron du Medef.

(avec AFP)