JO 2024 : la CGT a déposé des préavis de grève dans les trois branches de la fonction publique

Par latribune.fr  |   |  890  mots
La CGT a déposé des préavis de grève dans les trois branches de la fonction publique courant du 15 avril au 15 septembre. (Crédits : Reuters)
La CGT vient de déposer son préavis de grève dans les trois branches de la fonction publique au moment des JO, réclamant notamment « des recrutements pérennes et des compensations salariales au titre des contraintes professionnelles générées par les Jeux ». Une décision qui intervient alors que le gouvernement durcit le ton sur le temps de travail et les licenciements.

Les espoirs autour d'une trêve olympique s'amenuisent une nouvelle fois. La CGT a déposé des préavis de grève dans les trois branches de la fonction publique courant du 15 avril au 15 septembre et qui couvriront donc la période des Jeux olympiques (26 juillet-11 août) et paralympiques (28 août-8 septembre), a-t-elle annoncé ce mercredi.

« Pas de trêve olympique » a prévenu, dans un communiqué, le premier syndicat de la fonction publique qui avait déjà fait savoir son intention d'appeler à la grève pendant les JO.  Il demande notamment « des recrutements pérennes, des compensations salariales au titre des contraintes professionnelles générées par les Jeux, (...) des droits aux congés, au télétravail choisi et à la déconnexion ».

Lire aussiImmobilier : comment les Jeux olympiques nuisent aux locataires parisiens

Réplique face au gouvernement

Une réplique au discours du gouvernement dernièrement sur le temps de travail et les licenciements dans la fonction publique. Le statut des fonctionnaires « n'a jamais expliqué qu'on ne pouvait pas licencier quelqu'un qui ne fait pas bien son travail », a affirmé ce mercredi le ministre de la Fonction publique Stanislas Guerini. Si un licenciement pour « insuffisance professionnelle » existe bien pour les fonctionnaires, le dispositif « est très mal défini et surtout extrêmement peu appliqué », a jugé le ministre au micro de France Inter.

Les syndicats de fonctionnaires, conviés mardi au lancement de la concertation autour de la réforme de la fonction publique, attendue pour l'automne en Conseil des ministres, sont vent debout. « L'année 2024 ne saurait être l'année de la casse du statut de la fonction publique ni celle de la mise en œuvre de la rémunération et l'avancement au mérite, qui généreront discriminations et inégalités », attaque le premier syndicat de fonctionnaires dans un communiqué.

Lire aussiImmobilier : comment les Jeux olympiques nuisent aux locataires parisiens

 « Tout le pays souhaite qu'il n'y ait pas de grèves »

Ce préavis rejoint ainsi celui du deuxième syndicat de la fonction publique, Force Ouvrière (FO), qui avait également déposé début mars un préavis de grève s'étendant sur toute la période des Jeux olympiques, réclamant une meilleure rémunération des fonctionnaires.

La CFDT (3e syndicat) et l'Unsa (4e) ont à l'inverse fait savoir qu'ils n'appelaient pas, à ce stade, à la mobilisation pendant les JO, la secrétaire générale de la CFDT assurant début mars que la confédération n'avait « aucune envie de gâcher ce moment festif ».

« Tout le pays souhaite qu'il n'y ait pas de grèves » pendant les Jeux olympiques, avait martelé début mars le ministre de la Fonction publique Stanislas Guerini. Il avait alors jugé « très inexacte » l'affirmation des syndicats selon laquelle il n'y aurait pas de dialogue avec le gouvernement pour préparer les Jeux olympiques et confirmé que les agents publics mobilisés pendant cette période toucheraient des primes de 500, 1.000 voire 1.500 euros, en fonction de leur degré d'implication et de l'impact de l'événement sur leur métier.

« Un dispositif particulier, supplémentaire » est prévu « pour les forces de sécurité, qui seront particulièrement mobilisées », avait-il ajouté, quelques semaines après l'annonce par le gouvernement de primes allant jusqu'à 1.900 euros pour certains policiers et gendarmes. Stanislas Guerini avait également annoncé que 10.000 chèques-emplois service universels (Cesu) seraient versés aux fonctionnaires mobilisés pendant les JO, à hauteur de 200 euros par enfant en règle générale et 350 euros par enfant pour les familles monoparentales.

L'argent coule « à flots »

Pas de quoi faire changer d'avis pour le moment les deux syndicats. « Nous avons pu constater qu'ici aussi de l'argent coulait à flots (...) avec une masse salariale de 584,8 millions d'euros pour seulement une trentaine de dirigeants du comité d'organisation des JOP 2024 », a dénoncé la CGT ce mercredi.

L'organisation des Jeux olympiques et paralympiques de Paris, voulus « exemplaires » par le président du comité d'organisation Tony Estanguet, fait l'objet de quatre enquêtes financières distinctes, portant notamment sur la rémunération de ce dernier ou sur des soupçons de favoritisme lors de l'attribution des marchés.

En outre, une nouvelle plainte, venant du concepteur de l'emblème des Jeux olympiques et paralympiques 2024 de Paris accusant de favoritisme son Comité d'organisation (Cojop) au profit d'une agence de communication, a été déposée mardi, a appris l'AFP ce mercredi de source judiciaire. La plainte, dévoilée par Le Monde et actuellement à l'analyse au Parquet national financier (PNF), comme l'a confirmé la source judiciaire, a été déposée par Sylvain Boyer, concepteur de l'emblème des JO, dévoilé en octobre 2019, qui fait référence à une flamme olympique et à un visage représentant Marianne, l'allégorie de la République française.

Mais Sylvain Boyer, dont les avocats n'ont pas répondu ce mercredi matin à l'AFP, accuse le Cojop et une agence de communication, W Conran, de favoritisme, prise illégale d'intérêts, contrefaçon et recel. En effet, celui qui a remporté en 2019 un premier marché dédié à la conception de l'emblème et de la typographie de l'événement estime avoir ensuite été écarté frauduleusement au profit de l'agence W Conran, sous prétexte d'un nouveau marché élargi.

(Avec AFP)