« Pas de coût caché, ni de dérive budgétaire », assure Amélie Oudéa-Castéra. La ministre des Sports et des JO s'est exprimée mardi soir devant les députés s'agissant de la facture des Jeux olympiques et paralympiques de Paris. « Ces JO sont les moins coûteux depuis Sydney (2000, ndlr) », a-t-elle déclaré, alors que plusieurs questions de députés portaient sur le budget des JO.
La ministre a affirmé qu'un « travail fin d'évaluation » était en cours, ministère par ministère, pour ce qui est des dépenses de l'Etat, lors de cette séance de questions dédiée aux JO à la demande du groupe LR.
Une facture totale estimée à 8,8 milliards d'euros
Actuellement, la facture provisoire totale des Jeux est de 8,8 milliards d'euros : 4,4 milliards d'euro pour le comité d'organisation (composé des recettes de billetterie, de la contribution du CIO et des recettes de sponsors) et 4,4 milliards d'euros pour les infrastructures (dont 1,7 milliard d'euro public).
Interrogée sur la situation délicate du groupe français Atos, partenaire du CIO et du Cojo, en pleine déconfiture, et qui doit assurer notamment des services de cybersécurité, Amélie Oudéa-Castéra a indiqué que la situation était regardée avec « vigilance », de concert avec l'Agence française de sécurité informatique (Anssi).
Questionnée sur la sécurité et le renfort extérieur en policiers et militaires, Amélie Oudéa-Castéra a précisé qu'en plus des brigades cynophiles, compte tenu du manque de chiens renifleurs, il y avait aussi des demandes de « motocyclistes », « brigades équestres », « experts de la fraude documentaire », ou encore « des spécialistes de la lutte anti-drone » notamment.
« Fin mars, 35 États ont répondu favorablement pour des renforts notamment sur les risques cynotechniques », a-t-elle dit. Au total, « une quarantaine d'équipes cynotechniques militaires étrangères viendront renforcer le dispositif. »
Entre 3 et 5 milliards d'euros d'argent public selon Moscovici
La semaine passée, le premier président de la Cour des comptes, Pierre Moscovici, a indiqué que les Jeux olympiques de Paris « devraient coûter » entre trois et cinq milliards d'euros d'argent public.
« On ne connaît pas encore le coût des JO », a déclaré Pierre Moscovici mardi 26 mars, « la Cour des comptes va l'auditer après les JO ». « Ces Jeux devraient coûter entre 3, 4, 5 milliards, nous verrons bien, mais ce n'est pas cela qui va avoir un impact absolument massif » sur la dette, a-t-il précisé sur France Inter.
À la question d'une auditrice sur l'impact des JO-2024 sur la dette, Pierre Moscovici a, en effet, répondu qu'il serait « modéré ». Jusqu'à présent, le premier président de la Cour des comptes évoquait le chiffre de 3 milliards d'euros d'argent public pour les JO.
En 2023, les documents budgétaires faisaient état d'investissements publics de 2,44 milliards d'euros (dont 1,3 milliard pour l'Etat ou encore 260 millions pour la ville de Paris).
Une facture publique impossible à établir
Mais, au total, la facture publique est impossible à établir, car tous les coûts ne sont pas connus. Se sont ajoutées récemment par exemple les primes de 1.900 euros données aux policiers, qui pourraient grever la facture publique de 500 millions d'euros.
Signe que les temps sont durs pour boucler le budget à quatre mois pile des JO, le Cojo a récemment sollicité la région Ile-de-France pour lui demander si elle pouvait prendre en charge financièrement les déplacements de 200.000 accrédités (athlètes, officiels, journalistes...), soit un budget d'un peu moins de 10 millions d'euros.
Le Cojo peut « optimiser au maximum » ses recettes, ayant « encore des sponsors à aller travailler » et « des places à vendre », a estimé Valérie Pécresse.
(Avec AFP)