JO Paris 2024 : "L'équilibre budgétaire de notre projet est garanti"

Par Fabien Piliu  |   |  794  mots
" Il faut bien avoir à l'esprit que les Jeux financent les Jeux. En clair, c'est le CIO, à hauteur de 1,7 milliard d'euros, la billetterie et les partenaires privés qui apportent respectivement 1 milliard d'euros au budget, qui financent les Jeux ", explique à La Tribune Bernard Lapasset, le coprésident du comité d'organisation de Paris 2024.
Alors que la commission d'évaluation du Comité international olympique (CIO) découvre le projet parisien, Bernard Lapasset, le coprésident du comité d'organisation de Paris 2024 fait un point sur les atouts de la candidature de la capitale

LA TRIBUNE - Du 13 au 16 mai, la commission d'évaluation du Comité international olympique (CIO) est à Paris pour découvrir et tester le projet de la capitale. Est-ce une étape importante ?

BERNARD LAPASSET - Bien entendu. La commission d'évaluation ne se contentera plus de belles phrases, de messages porteurs, de photos et de vidéos. Au cours de ces quatre jours, Paris passera un test grandeur nature.

Quand Los Angeles, le seul concurrent de Paris, recevra la visite du CIO ?

Juste avant nous.

Êtes-vous prêts ?

Nous sommes prêts et nous ne lâcherons rien jusqu'au 13 septembre à Lima, date de l'élection de la ville hôte des Jeux olympiques et paralympiques de 2024. Nous sommes extrêmement motivés et déterminés. Nous, mais aussi tous les acteurs engagés : les membres fondateurs et les athlètes.

Concrètement, comment se déroulera cette évaluation ?

Au cours de ces quatre jours, nous allons visiter l'ensemble des installations avec les 27 membres de la commission. Tous les détails techniques seront passés en revue. Mais nous ne contenterons pas de faire un inventaire des équipements. Il faut que cet événement soit un moment d'échanges, de partages d'expériences pour construire une relation de confiance réciproque. Nous en profiterons aussi pour détailler la richesse de notre concept et les lieux iconiques qui seront utilisés. De ce point de vue, le fait que le projet parisien soit porté par les athlètes est un atout formidable.

Depuis novembre, les épreuves s'enchaînent.

C'est exact. En novembre, à Doha, nous avons fait une première présentation de notre projet à l'assemblée générale de l'Association des comités nationaux olympiques. En avril, lors de la convention SportAccord à Aarhus, nous avons passé un deuxième oral devant les fédérations sportives internationales. Après la visite du CIO, nous aurons encore deux oraux à passer. Le premier à Lausanne, en juillet, le second à Lima, le 13 septembre.

Votre discours change-t-il à chaque épreuve ?

L'idée est de déclencher de l'émotion, de créer une relation de confiance avec les membres du jury du CIO, tout en donnant des gages de sérieux. Lors de chaque oral, nous essayons de faire vibrer différentes cordes sensibles et d'apporter la preuve que nous sommes prêts à organiser les Jeux

Quels sont les atouts de Paris ?

La candidature de Paris respecte à la lettre l'Agenda 2020 du CIO. Sur toutes les questions relatives au développement du sport dans la société, à l'héritage, au sport à l'école, au respect de l'environnement, le projet parisien est en ligne. C'était une feuille de route qui nous a guidée et que l'on a intégrée à un concept spectaculaire pour des Jeux de légende.

Et sur le plan budgétaire ?

Je sais qu'il y a des craintes sur ce point, car de nombreuses éditions des Jeux ont été des fiascos économiques. Ce ne sera pas le cas de Paris.

Quelle assurance !

Il faut bien avoir à l'esprit que les Jeux financent les Jeux. En clair, c'est le CIO, à hauteur de 1,7 milliard d'euros, la billetterie et les partenaires privés qui apportent respectivement 1 milliard d'euros au budget, qui financent les Jeux. Il n'y a pas de vice caché, de poussières sous le tapis ! L'équilibre budgétaire de notre projet est garanti.

Mais les Jeux sont aussi une opportunité de fédérer les énergies et de faire avancer des grands projets ou équipements utiles pour les habitants...

Je rappelle que 95% des équipements existent déjà. Les principaux travaux concernent le complexe aquatique et le village olympique. Tout est budgété. Avec le lancement du Grand Paris Express, même la question des transports est réglée. A l'exception de quelques modifications dans les nouvelles gares pour faciliter le déplacement des personnes à mobilité réduite, il n'y aura pas de nouveaux chantiers à lancer. Les éléphants blancs, ces équipements couteux et qui se révèlent inutile une fois la compétition passée, sont interdits et c'est pourquoi nous utiliserons des équipements temporaires dans des lieux iconiques comme le Grand Palais, les Invalides ou le Champ de Mars

Depuis Aarhus, Los Angeles adopte une stratégie différente, très hollywoodienne, qui joue beaucoup sur les émotions. La candidature parisienne ne risque-t-elle pas de pâtir d'une image trop sérieuse ?

Ce n'est pas parce que nous respectons le cahier des charges du CIO que notre projet n'aura pas sa part de fantaisie et de spectacle. Les Jeux, c'est la compétition et c'est aussi la fête. Or, qui mieux que Paris symbolise la fête et la joie de vivre...le tout dans des lieux comme Versailles ou la Tour Eiffel ?