Juppé tire à boulets rouges sur la loi El Khomri, qualifiée de "libérale"

Par latribune.fr  |   |  401  mots
Alain Juppé s'interroge sur la "frénésie législative" du gouvernement.
Le favori des sondages pour 2017 a dénoncé une loi "improvisée, mal préparée et mal équilibrée". Alain Juppé juge que la proposition de loi Travail ne va pas assez loin dans la remise en cause des 35h. Il s'interroge sur la "frénésie législative" du gouvernement qui le conduit à "piquer des idées plutôt à droite".

Alain Juppé, candidat à la primaire de la droite et du centre pour l'élection présidentielle en 2017, a estimé lundi 22 février à Bordeaux que le projet gouvernemental de réforme du travail était "mal préparé", "pas d'inspiration socialiste" et "plutôt d'inspiration libérale".

Ce texte "n'est pas d'inspiration socialiste"

"Même si il y a des choses qui vont dans la bonne direction", le projet de loi sur la réforme du travail du ministre Myriam El Khomri est, selon le maire de Bordeaux, "improvisé, mal préparé, mal équilibré".

"On a l'impression qu'à l'approche des élections présidentielles ce gouvernement est pris d'une sorte de frénésie de législation, essayant d'ailleurs de piquer des idées plutôt à droite qu'à gauche", a dit Alain Juppé, estimant que ce texte "n'est pas d'inspiration socialiste".

Il y voit "un signe d'une improvisation extraordinaire et une absence totale de consultation qui provoque un tollé du côté des organisations syndicales. Et on peut le comprendre puisqu'il est plutôt d'inspiration libérale".

"Rien véritablement sur les 35h"

Le candidat à la primaire de la droite et du centre juge cependant ce projet de loi "très insuffisant" car il ne comporte "rien sur le compte pénibilité, rien sur les seuils sociaux, rien véritablement sur les 35 heures qui sont simplement contournées par un système d'heures supplémentaires. Et ce texte ne concerne pas vraiment les PME qui sont pourtant en première ligne pour la création d'emplois".

Selon lui, "il faut simplifier le Code du travail et peu de choses sont prévues à ce titre", "l'inclusion du préambule Badinter (ndlr: Robert Badinter, ancien ministre socialiste de la Justice, auteur en janvier 2016 d'un rapport sur la réforme du Code du travail) va plutôt compliquer les choses".

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Un CDI sécurisé ?

Pour Alain Juppé, "il faut aller vers un CDI sécurisé à la fois pour l'employeur et sécurisé pour le salarié". Et d'ajouter :

"Qu'est ce qu'il se passe réellement si l'entreprise est obligée à licencier pour des raisons économiques? Quelles sont les raisons économiques qu'on peut faire valablement valoir et qu'est ce qui se passe en termes d'indemnisation du salarié? C'est la proposition que je ferai et ce n'est pas ce que prévoit ce texte."

(Avec AFP)