L'agence de notation Fitch maintient la note de crédit de la France à "AA-"

Par latribune.fr  |   |  383  mots
L'agence de notation Fitch estime que la France bénéficie d'une « économie importante, riche et diversifiée, d'institutions fortes et efficaces et d'une stabilité macrofinancière reconnue ». (Crédits : Reinhard Krause)
L'agence de notation Fitch a maintenu la note de la dette française à AA-, six mois après l'avoir rétrogradée. La note est assortie d'une perspective « stable », ce qui signifie que Fitch n'envisage pas de la modifier pour l'heure.

L'agence de notation Fitch a maintenu vendredi la note de crédit de la France à "AA-", estimant notamment que la France bénéficie d'une « économie importante, riche et diversifiée, d'institutions fortes et efficaces et d'une stabilité macrofinancière reconnue ». Dans un communiqué diffusé vendredi soir, Fitch a toutefois jugé que les finances publiques françaises, et en particulier le niveau élevé de la dette publique, constituaient un point faible. La note de Fitch est assortie d'une perspective « stable », ce qui signifie que Fitch n'envisage pas de la modifier pour l'heure.

Fitch est la deuxième agence à se pencher de nouveau cette année sur la France, après Moody's vendredi dernier qui n'a pas actualisé sa note et avant Standard & Poor's (S&P) le 1er décembre. L'agence de notation avait abaissé en avril la note de crédit de la France à "AA-", estimant alors que le contexte politique et social pourrait compliquer la réduction des dépenses publiques. La révision à la baisse de la note financière par Fitch en avril dernier avait été un coup de semonce.

Un désendettement « limité »

Le ministre de l'Économie Bruno Le Maire a pris « acte de la décision de Fitch » dans une déclaration à l'AFP, se disant « totalement déterminé à rétablir les finances publiques de la France ». Fitch, qui attribue actuellement à la France la note "AA-", l'une des meilleures possibles, un signe que le pays reste très crédible aux yeux des marchés, a toutefois jugé que la trajectoire de désendettement était « limitée ». « Le projet de budget pour 2024 et le programme pluriannuel envisagent seulement une réduction limitée du déficit budgétaire, de 4,9% en 2023 à 4,4% en 2024 », a relevé l'agence de notation.

En revanche, Fitch s'attend à un déficit public de 4,6% en 2024 en raison d'une « estimation plus faible (que celle du gouvernement, Ndlr) de la croissance » et du « risque que des économies (...) ne soient pas réalisées ». Ainsi, l'agence a revu sa prévision de croissance du produit intérieur brut (PIB) en 2024 à +1,1%, contre +1,3% précédemment, en raison d'une demande plus faible et d'un commerce net légèrement plus faible. Fitch s'attend à ce que la croissance du PIB atteigne 1,7% en 2025, grâce à la reprise de la consommation privée.