L’inflation française continue son ralentissement à 4,3% sur un an en juillet

Par latribune.fr  |   |  655  mots
Le ralentissement de l'inflation se confirme après 4,5% en juin, plus de 6% en début d'année et même plus de 10% l'été dernier. (Crédits : DADO RUVIC)
Loin des pics à plus de 10% sur un an de l’été 2022, la hausse des prix s’est établie à 4,3% en juillet, après plusieurs mois de décélération. Une bonne nouvelle qui s'explique par une baisse des prix de l’énergie, mais aussi une augmentation moins marquée des prix alimentaires et manufacturés.

La tendance positive se poursuit sur le front de l'inflation. Cette dernière a une nouvelle fois ralenti en juillet en France, s'établissant à 4,3% sur un an, a indiqué ce vendredi l'Insee qui doit publier une seconde estimation de l'indice des prix à la consommation le 11 août.

« Sur un mois, les prix à la consommation seraient stables en juillet 2023, après +0,2% en juin », explique l'Insee.

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Une confirmation du ralentissement de la hausse des prix qui se situait à 4,5% en juin, plus de 6% en début d'année et même plus de 10% l'été dernier. Indicateur de référence pour les comparaisons entre pays européens, l'indice des prix à la consommation harmonisé (IPCH) augmente, pour sa part, de 5% sur un an en juillet, après avoir crû de 5,3% en juin.

Recul des prix de l'énergie et décélération des prix alimentaires

Cette décélération s'explique à la fois par un recul plus marqué qu'en juin des prix de l'énergie (-3,8% après -3%) mais aussi par une moindre augmentation des prix alimentaires (+12,6% sur un an contre +13,7% en juin). Le coût de l'alimentation ralentit ainsi pour le quatrième mois consécutif, aussi bien du côté des produits frais (+10,4% sur un an après +11,2%) que des autres produits alimentaires (+13% après +14,1%). Les produits manufacturés ont également renchéri moins rapidement qu'en juin, notamment grâce aux soldes d'été. Leur coût a progressé de 3,4% sur un an contre 4,2% le mois précédent.

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À l'inverse, les prix des services accélèrent légèrement (+3,1% sur un an après +3%) en cette période de vacances scolaires, tandis que ceux du tabac restent supérieurs de 9,8% à ceux pratiqués en juillet 2022, un pourcentage identique à celui de juin.

La Banque centrale européenne garde le cap des 2%

Si la baisse de l'inflation est une bonne nouvelle, le cap du retour à 2% d'inflation est encore loin d'être atteint. Un objectif ambitieux qui a de nouveau été rappelé par la Banque centrale européenne (BCE) lors de sa conférence mensuelle, jeudi. « L'inflation ralentit, mais devrait rester trop forte pendant une trop longue période », a déclaré l'institution dans un communiqué précisant que « le Conseil des gouverneurs est déterminé à faire en sorte que l'inflation revienne en temps voulu à son objectif de moyen terme de 2 % ». Ce qui a justifié une nouvelle hausse de 25 points de base de ses taux directeurs. Il s'agit de la neuvième hausse consécutive portant les taux dans une fourchette de 3,75% à 4,25%. Le taux de dépôt, qui fait référence, se hisse au même niveau que son pic historique de 3,75%, atteint entre octobre 2000 et mai 2001.

Pour rappel, en augmentant ses taux directeurs, la Banque centrale européenne veut freiner les crédits, les investissements et la consommation pour juguler la hausse des prix.

La croissance est morose en Europe mais se maintient en France

Mais cette politique monétaire n'est pas sans conséquence sur la croissance. Ainsi, l'indice PMI de la zone euro publié lundi par S&P Global indique que l'activité du secteur privé s'est nettement repliée en juillet. Après avoir stagné le mois précédent, cet indice a atteint 48,9, soit un point de pourcentage de moins qu'en juin, en raison des difficultés du secteur industriel et de la chute de la demande, qui reflètent une conjoncture morose et augmentent les risques de récession.

Pour autant, ce constat n'est pas partagé par tous les pays de la zone euro à commencer par la France dont la croissance du produit intérieur brut (PIB) a atteint 0,5% au deuxième trimestre, selon l'Insee, soit 0,1% de plus que sa précédente prévision entre avril et juin.

(Avec AFP)