L'Insee optimiste sur la croissance malgré un "climat mondial morose"

Par latribune.fr  |   |  411  mots
A l'origine de ce "tonus" : un rebond marqué de la consommation des ménages, portée par un pouvoir d'achat "dynamique".
L'Insee a maintenu jeudi sa prévision de croissance en France à 0,4% au premier comme au deuxième trimestre 2016, en raison principalement d'un rebond de la consommation des ménages, et en dépit d'une "conjoncture mondiale morose".

Consommation en hausse, exportations dynamiques et investissements soutenus: l'économie française devrait gagner selon l'Insee "un peu de tonus" au premier semestre 2016, permettant au chômage de refluer légèrement, malgré une "conjoncture mondiale morose".

Avec de tels chiffres trimestriels, l'"acquis de croissance" à la mi-2016, autrement dit ce que serait la progression du produit intérieur brut en cas de croissance nulle au deuxième semestre, serait de 1,1%, soit autant que sur l'ensemble de 2015, selon la note de conjoncture de l'Insee.

"La dynamique de reprise est bel et bien enclenchée", a estimé lors d'une conférence de presse Dorian Roucher, responsable de la division synthèse conjoncturelle au sein de l'organisme public.

En glissement annuel, c'est-à-dire projetée sur un an, la croissance serait de 1,5%, indique encore dans sa note de conjoncture l'institut statistique, qui ne donne toutefois pas à ce stade de prévision pour le second semestre 2016.

Rebond de la consommation

A l'origine de ce "tonus" retrouvé, selon l'Insee: la bonne tenue des investissements des entreprises, mais aussi et surtout un rebond marqué de la consommation des ménages, portée par un pouvoir d'achat "dynamique".

Au premier semestre 2016, ce dernier augmenterait de façon "vigoureuse" (+0,8%), malgré les hausses de cotisations retraite des salariés et les taxes sur le carburant entrées en vigueur au 1er janvier.

La consommation rebondirait quant à elle de 0,8% au premier trimestre et de 0,4% au deuxième trimestre, grâce notamment au faible prix du pétrole, à l'origine d'une inflation en berne en ce début d'année (-0,2% en février, -0,1% attendus en juin).

Redressement des taux des marge

Côté entreprises, les voyants sont également au vert, avec des investissements en hausse, soutenus par de meilleures perspectives de demande et la baisse des coûts d'emprunt, et des taux de marge améliorés.

"Le redressement du taux de marge est très sensible dans l'industrie, où il a déjà retrouvé son niveau d'avant crise", souligne Dorian Roucher, qui fait état d'un climat des affaires globalement amélioré.

Ces prévisions tranchent avec les projections plus pessimistes de plusieurs autres institutions, dont la Banque de France, qui a abaissé la semaine dernière sa prévision de croissance pour le premier trimestre à +0,3%.

Sur l'ensemble de l'année, l'institution monétaire prévoit une croissance d'à peine 1,4%, quand la Commission européenne et le FMI tablent sur 1,3%. Le gouvernement parie toujours pour sa part sur 1,5%.

 (Avec AFP)