La chute des prix du pétrole n'est "pas forcément une bonne nouvelle pour l'économie française", estime Le Maire

Par AFP  |   |  409  mots
"J'aurai l'occasion d'appeler le ministre des finances saoudiens", a indiqué ce lundi Bruno Le Maire. (Crédits : Gonzalo Fuentes)
"Avoir un prix du pétrole qui baisse trop, ça inquiète les marchés", a déclaré le ministre des Finances sur France Inter, qui se dit inquiet des "répercussions sur le financement de nos entreprises et donc sur notre économie".

L'effondrement des prix du pétrole sur les marchés mondiaux est "une très bonne nouvelle" pour les consommateurs, mais "pas forcément pour l'économie française", a estimé ce lundi le ministre des Finances Bruno Le Maire.

La chute des cours survenue ce lundi en raison des craintes d'une propagation du coronavirus, "est une très bonne nouvelle pour tous ceux qui font leur plein", a déclaré sur France Inter M. Le Maire, en assurant que la baisse des prix allait "se répercuter à la pompe".

"Ils doivent se répercuter, j'ai déjà eu l'occasion de le dire aux compagnies pétrolières, le plus rapidement possible", a insisté le ministre, en estimant que "la répercussion" devait être "symétrique".

Au-delà du gain de pouvoir d'achat pour les consommateurs, l'effondrement du prix du baril "n'est pas forcément une bonne nouvelle", a toutefois prévenu Bruno Le Maire, regrettant un manque de "coordination entre les grandes économies de la planète".

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Inquiétudes sur les marchés

En cause, selon lui: l'impact psychologique de cette baisse sur les marchés. "Avoir un prix du pétrole qui baisse trop, ça inquiète les marchés", ce qui a "des répercussions sur le financement de nos entreprises et donc sur notre économie", a-t-il détaillé.

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Les cours du pétrole se sont effondrés ce lundi, avec un baril de Brent à 33 dollars, après l'échec des négociations entre l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et la Russie sur des réductions de production pour soutenir les prix affectés par l'épidémie de nouveau coronavirus.

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Moscou, deuxième producteur mondial de pétrole, s'est en effet opposé à une nouvelle réduction de 1,5 million de barils par jour. En réponse, l'Arabie saoudite s'est lancée dans une vaste braderie en effectuant la plus importante réduction de ses prix pétroliers en 20 ans, selon Bloomberg News.

"J'aurai l'occasion d'appeler le ministre des finances saoudiens", a indiqué ce lundi Bruno Le Maire. "Je souhaite que l'Arabie saoudite, comme présidente du G20, entre dans une coordination sur cette question du prix du pétrole pour qu'on évite que ça secoue les marchés", a-t-il expliqué.