L'économie japonaise rechute

Par latribune.fr  |   |  342  mots
Les Abenomics visent à soutenir l'économie japonaise avec des dépenses budgétaires de plusieurs dizaines de milliards d'euros et un assouplissement de la politique monétaire pour en finir avec vingt ans de déflation.
Le PIB du Japon a reculé de 0,4% au deuxième trimestre, plombé par la consommation des ménages. Les "Abenomics" lancés il y a deux ans par le Premier ministre Shinzo Abe peinent à porter leurs fruits.

Le Japon se retrouve confronté à de vieux démons. Après avoir vu sa croissance s'accélérer au premier trimestre à 0,6%, le Produit intérieur brut (PIB) japonais a reculé de 0,4% d'avril à juin. En rythme annualisé, la croissance a diminué de 1,6%.

Il s'agit du premier recul enregistré dans l'Archipel depuis le troisième trimestre 2014 (juillet-septembre). Le Japon était alors temporairement retombé en récession, dans la foulée d'une hausse de la TVA (passée de 5% à 8% début avril 2014) qui a fait dérailler la reprise. Sur l'ensemble de l'année dernière, l'activité s'est contractée de 0,1% avant de retrouver du tonus début 2015 (+1,1% au premier trimestre selon des données révisées dévoilées lundi).

Commerce extérieur et consommation des ménages en berne

Maillon faible de l'économie, la consommation des ménages, qui compte pour quelque 60% du PIB, a fléchi de 0,8% durant la période d'avril à juin (après +0,4% au premier trimestre). Les investissements non résidentiels des entreprises sont quant à eux ressortis en baisse de 0,1% (après +2,8% au 1T).

Le commerce extérieur a lui aussi contribué négativement à l'évolution du PIB (-0,3 point), alors que les exportations ont chuté de 4,4% par rapport au premier trimestre.

Un creux "temporaire" ?

Le Premier ministre conservateur Shinzo Abe tente depuis plus de deux ans de relancer l'économie via une stratégie dite "Abenomics" composée de trois "flèches" (relance budgétaire, assouplissement monétaire et réformes structurelles), mais ses efforts peinent à porter leurs fruits.

Le gouverneur de la banque centrale du Japon (BoJ), Haruhiko Kuroda, veut cependant croire que le creux observé au printemps n'est que "temporaire" et il entrevoit un rebond pour la période juillet-septembre.

Si la contraction devait se prolonger, il pourrait être difficile pour la BoJ d'atteindre son objectif ultime de 2% d'inflation courant 2016, préviennent les économistes qui pronostiquent pour la plupart une expansion de la politique d'assouplissement monétaire d'ici à la fin de l'année afin de donner un nouveau coup de pouce à l'économie.

(Avec AFP)