Le FMI appelle le Japon à "recharger" les Abenomics

Le Fonds monétaire international prévoit une croissance 0,8% en 2015 et 1,2% en 2016, avec une moyenne de 0,6% dans les dix prochaines années si aucun changement n'est opéré. Il met en garde le Japon contre le risque de stagflation et appelle à des réformes structurelles.
Laszlo Perelstein
Lancés en 2012, les Abenomics, du nom du Premier ministre japonais Shinzo Abe, visent à soutenir l'économie japonaise avec des dépenses budgétaires de plusieurs dizaines de milliards d'euros et un assouplissement de la politique monétaire pour en finir avec vingt ans de déflation.

Face à un modeste rétablissement de son économie, le Japon doit être proactif et "recharger les Abenomics". Le Fonds monétaire international a estimé dans son évaluation annuelle du pays, publié jeudi 23 juillet, que le gouvernement ne devait pas uniquement se reposer sur la faiblesse du yen mais pousser de l'avant les réformes structurelles sans quoi la troisième économie mondiale risque un ralentissement de la croissance et la stagflation.

L'institution financière mondiale prévoit ainsi une croissance 0,8% en 2015 et 1,2% en 2016, avec une moyenne sur le moyen terme de 0,6% si aucun changement n'est opéré.

"Les Abenomics ont sorti le Japon du marasme, mais il a désormais besoin de se renforcer afin d'accomplir une fois pour toute le changement économique souhaité. Les politiques [gouvernementales] doivent à présent se lancer dans un effort soutenu pour affronter les challenges sans précédent auxquels fait face le Japon : la fin d'une mentalité déflationniste enracinée, l'accélération de la croissance face au déclin de la population et des données démographiques défavorables, et le rétablissement de la viabilité budgétaire et fiscale tout en maintenant la stabilité financière", a commenté lors de la conférence de presse Kalpana Kocchar, directeur adjoint du département Asie-Pacifique et chef de mission pour le Japon.

Lancés en 2012, les Abenomics, du nom du Premier ministre japonais Shinzo Abe, visent à soutenir l'économie japonaise avec des dépenses budgétaires de plusieurs dizaines de milliards d'euros et un assouplissement de la politique monétaire pour en finir avec vingt ans de déflation. Une troisième "flèche", concernant les réformes structurelles, a été tirée mais sans convaincre.

Le yen fort, facteur de risque

Les économistes du FMI soulignent par ailleurs des faiblesses et risques auxquels pourraient faire face le Japon, comme une croissance plus faible que les États-Unis et la Chine et des turbulences financières mondiales qui pourrait conduire à une appréciation du yen et nuire au rétablissement économique. Et alors, alors que la dette du pays devrait atteindre 250% du PIB au cours des cinq prochaines années.

Dans le même temps, l'inflation devrait atteindre 0,7% en 2015 et grimper progressivement entre 1 et 2%, selon le FMI, avec plusieurs facteurs de pression comme le retour à des niveaux plus élevés du prix du pétrole.

Les prévisions du gouvernement japonais tablent pour leur part sur une inflation de 1,6% en 2015, contre 1,8% précédemment, mais le gouverneur de la Banque du Japon (BoJ) Haruhiko Kuroda maintient son optimiste sur un retour de l'inflation à 2% en rythme annuel. Au sein du conseil de politique monétaire de la banque centrale, certains membres remettent toutefois en doute ce chiffre et se montrent plus pessimistes, estimant que le programme d'assouplissement quantitatif et qualitatif n'est plus assez puissant pour maintenir des taux obligataires bas.

Laszlo Perelstein
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