La croissance stagne à 0,2 % au deuxième trimestre

Par AFP  |   |  425  mots
(Crédits : Dado Ruvic)
La croissance économique a plafonné à 0,2% en France au deuxième trimestre, en raison principalement d'un ralentissement de la consommation des ménages, selon une première estimation publiée mardi par l'Insee.

Le PIB de la France a légèrement ralenti au deuxième trimestre, selon les premières estimations publiées ce mardi 30 juillet par l'Insee, pour ne progresser que de 0,2% après avoir enregistré une hausse de 0,3 % au premier trimestre. Ce chiffre est inférieur à la prévision publiée fin juin par l'organisme public, qui pariait sur une croissance de 0,3%, identique à celle du premier trimestre. Il est conforme en revanche à la dernière estimation de la Banque de France.

Ce résultat s'explique par la faible consommation des ménages, qui n'a progressé que de 0,2% (contre +0,4% entre janvier et mars), malgré les gains de pouvoir d'achat liés aux mesures d'urgence votées sous la pression des "gilets jaunes". Selon l'Insee, la consommation en biens est ainsi restée atone (0% après +0,1%), tandis que la consommation de services a décéléré (+0,3% après +0,6%), en raison de "moindres dépenses" dans l'hébergement et la restauration.

Les variations de stocks ont pesé sur la croissance

Concernant les biens, l'institut de statistiques fait état d'un recul des dépenses en biens fabriqués (−0,3%) "lié à la baisse des ventes de voitures". Les dépenses en énergie sont pour leur part restées dynamiques (+0,8%) "en raison des températures inférieures aux normales en mai", ajoute l'Insee. Les variations de stocks ont également pesé sur la croissance, à hauteur de 0,2 point, alors qu'elles avaient dopé le produit intérieur brut (PIB) hexagonal de 0,3 point entre janvier et mars. L'investissement, à l'inverse, a soutenu l'activité. Selon l'Insee, il a accéléré de 0,9% (après avoir augmenté de 0,5% au premier trimestre), grâce à l'investissement des entreprises, à nouveau très dynamique (+1,2% après +0,7%).

Le commerce extérieur, enfin, est resté neutre sur la croissance, alors qu'il l'avait pénalisée de 0,3 point au premier trimestre: les exportations ont ainsi progressé de 0,2%, tandis que les importations ont marqué le pas (+0,1% après +1,1%). Avec ces résultats, l'"acquis de croissance" -- c'est-à-dire le niveau que le PIB atteindrait à la fin de l'année si la croissance restait nulle au cours du prochain semestre -- était au 30 juin de 1%.

Ce niveau rend incertain l'atteinte des objectifs fixés par le gouvernement, qui prévoit une croissance de 1,4% pour 2019, en repli de 0,3 point par rapport à son scénario initial. Selon la Banque de France, mais aussi selon l'OCDE, le FMI et la Commission européenne, l'activité économique devrait progresser de 1,3% cette année, contre 1,7% en 2018.