La France championne des dépenses sociales, oui, mais...

Par Sasha Mitchell  |   |  336  mots
Aux Etats-Unis, il est souvent nécessaire de cotiser dans le privé pour sa pension.
Les dépenses sociales publiques atteignent 31,5% du PIB en France, en 2016. Certes, mais le tableau n'est pas si caricatural car, en intégrant les dépenses sociales privées, l'écart avec certains autres pays moins disants, se réduit.

Le verdict est tombé jeudi. Une nouvelle fois, en matière de dépenses sociales publiques, la France se retrouve en tête du classement des 35 pays que couvre l'OCDE. L'Hexagone, dont les dépenses contrôlées par les administrations publiques en matière de retraites, de prestations maladie et d'indemnités chômage atteignent 31,5% du PIB, est suivi par la Finlande avec 30,8% du PIB consacré aux prestations sociales.

Derrière ces deux seuls pays à franchir les 30%, suivent la Belgique, l'Italie, le Danemark, l'Autriche, la Suède, la Grèce, l'Allemagne et la Norvège dont les dépenses se situent entre 25 et 29%. A l'autre extrême, on retrouve le Mexique, la Corée, le Chili et la Turquie, qui y consacrent moins de 15% de leur PIB, alors que la moyenne de l'OCDE s'établit à 21%.

Les dépenses sociales nettes souvent ignorées

"Dans la zone OCDE, l'essentiel des dépenses porte sur les pensions, juste supérieures en moyenne à 8% du PIB, suivies de la santé, où les dépenses sont passées de 4% du PIB en 1980 à 6% aujourd'hui", relève l'OCDE, relayée par l'AFP.

Cette tendance à la hausse s'explique notamment par l'allongement de l'espérance de vie et l'augmentation du nombre de retraités, précise l'institution.

Mais si les chiffres français paraissent impressionnants, ils restent à relativiser. En France et en Finlande, les dépenses sociales publiques représentent la quasi totalité des dépenses sociales nettes (public + privé). Les citoyens n'ont donc théoriquement plus rien à débourser de leur poche.

Ce qui est loin d'être le cas dans d'autres pays, comme au Royaume-Uni, au Canada et surtout aux Etats-Unis, qui talonnent la France si l'on cumule les dépenses sociales publiques et privées, avec 28,8% du PIB, contre 19,3% pour les seules dépenses publiques. Et qui dit dépenses privées, dit inévitablement cotisations supplémentaires en amont, pour les pensions notamment. Pas forcément moins coûteux, au final, et pour un ratio de dépenses quasiment similaire.