La gouvernement expérimente en Picardie la semaine de 36 heures en quatre jours pour les fonctionnaires

Par latribune.fr  |   |  492  mots
Pour Gabriel Attal, ministre de l'Action et des Comptes publics, « les Français sont globalement favorables à plus de libertés dans leur organisation, même si tous n'ont pas envie de cumuler 35 heures sur quatre jours ». (Crédits : GONZALO FUENTES)
Les agents de l'Union de recouvrement des cotisations de Sécurité sociale et d'allocations familiales (Ursaff) de Picardie pourront tester pendant un an la semaine de 36 heures en quatre jours, une expérimentation sur le bien-être au travail. Une annonce de Gabriel Attal, ministre de l'Action et des Comptes publics, qui s'inscrit dans un mouvement déjà amorcé dans toute l'Europe.

Loin des polémiques liées à la réforme des retraites, le gouvernement va expérimenter, avec l'Urssaf Picardie, la semaine de 36 heures en quatre jours, pour offrir aux agents plus de bien-être. « Globalement, les Français sont favorables à plus de libertés dans leur organisation, même si tous n'ont pas envie de cumuler 35 heures sur quatre jours », a déclaré Gabriel Attal, ministre de l'Action et des Comptes publics au quotidien L'Opinion.

Lire aussi35 heures : le gouvernement se montre ferme face aux communes récalcitrantes

« Je crois que beaucoup de Français aspirent aujourd'hui à travailler différemment », souligne le responsable. « La semaine de 35 heures en quatre jours, que 10.000 Français expérimentent déjà dans des secteurs économiques très variés comme le recyclage industriel ou l'informatique, cela peut être moins de temps passé dans les transports, moins de stress, et au final, plus de bien-être au travail ».

En France, en effet, quelques entreprises se sont lancées. Dernières en date, le groupe informatique LDLC (un millier de salariés), la plateforme dédiée à l'univers du travail Welcome to the Jungle ou encore le fournisseur d'électricité Elmy. Tous secteurs confondus, la semaine de quatre jours n'a été adoptée que par 5% des entreprises.

 Des expérimentations dans toute l'Europe

Cette annonce s'inscrit dans un mouvement déjà amorcé dans toute l'Europe. En début d'année, le gouvernement espagnol a lancé un programme pilote destiné à aider les PME du secteur industriel à réduire le temps de travail hebdomadaire de leurs salariés sans baisser leurs salaires, dans le but de stimuler la productivité. En Italie, la banque Intesa Sanpaolo, le plus gros employeur privé d'Italie, avec 74.000 salariés, annonçait dans le même temps vouloir proposer à ses salariés la semaine de quatre jours avec un salaire inchangé.

« L'organisation de la semaine optimale n'est écrite nulle part »

Le Parlement belge a voté fin septembre une réforme du marché du travail incluant la possibilité pour les salariés d'effectuer leur temps plein sur quatre jours au lieu de cinq. Il ne s'agit pas de réduction du temps de travail, qui oscille en Belgique entre 38 et 40 heures hebdomadaires selon les conventions collectives.

Andrea Garnero, spécialiste du marché du travail à l'OCDE, estime que la semaine de quatre jours ne peut être la « solution uniforme » à la revendication d'une meilleure organisation du temps de travail. Pour l'économiste, « l'organisation de la semaine optimale n'est écrite nulle part, on peut penser à diverses organisations du travail, mais l'important est de procéder au cas par cas en respectant les spécificités des secteurs et des entreprises, en passant par la négociation collective plutôt que par la loi ».

Lire aussiFaut-il passer à la semaine de 4 jours ? Cela ne doit pas être « une solution uniforme », répond un expert de l'OCDE

Lire aussiSemaine à quatre jours : les expériences se multiplient dans les entreprises européennes

(Avec AFP)