Réforme des retraites : la loi a été promulguée, Emmanuel Macron s'exprimera lundi soir

Par latribune.fr  |   |  591  mots
Le Conseil constitutionnel a validé vendredi l'essentiel de la réforme des retraites et bloqué une première demande de référendum d'initiative partagée (RIP) de la gauche, qui espérait entamer la collecte de 4,8 millions de signatures en vue d'une inédite consultation des Français. (Crédits : POOL)
L'impopulaire réforme des retraites, avec sa mesure phare de recul de l'âge de départ à 64 ans, a été promulguée samedi matin au Journal officiel, après la validation de l'essentiel du texte par le Conseil constitutionnel. La gauche dénonce un « hold-up démocratique ». Emmanuel Macron fera une « allocution » télévisée lundi soir, a annoncé l'Elysée.

[Article publié à 9h21, et mis à jour à 13h07]

Emmanuel Macron n'a pas traîné. Son impopulaire réforme des retraites, avec sa mesure phare de recul de l'âge de départ à 64 ans, a été promulguée samedi matin au Journal officiel, après la validation de l'essentiel du texte par le Conseil constitutionnel. Après la décision du Conseil constitutionnel vendredi, l'intersyndicale avait demandé « solennellement » au président Emmanuel Macron de « ne pas promulguer la loi ». Une demande restée lettre morte: en promulguant le texte, le chef de l'Etat a opposé une fin de non-recevoir.

Le Président de la République disposait de quinze jours après la validation de la plupart des mesures de la réforme vendredi par le Conseil constitutionnel pour apposer sa signature, lui donnant ainsi force de texte. « Le code de la sécurité sociale est ainsi modifié (...) Au premier alinéa, le mot: 'soixante-deux' est remplacé par le mot: 'soixante-quatre' », énonce le texte.

Le texte validé par le Conseil constitutionnel

Ce samedi, l'Elysée a annoncé qu'Emmanuel Macron fera une « allocution » télévisée lundi soir pour s'expliquer. Aucun horaire n'a, pour le moment, été précisé. Le chef de l'Etat entend, avec cette séquence, relancer vite son deuxième quinquennat entravé par la crise sociale et politique.

Le Conseil constitutionnel a validé vendredi l'essentiel de la réforme des retraites et bloqué une première demande de référendum d'initiative partagée (RIP) de la gauche, qui espérait entamer la collecte de 4,8 millions de signatures en vue d'une inédite consultation des Français. « Il n'y a ni vainqueur ni vaincu », avait assuré la Première ministre Elisabeth Borne, évoquant « la fin du cheminement institutionnel et démocratique » du texte adopté à l'Assemblée après un 49.3.

La gauche très remontée

« Ce n'est pas fini », a promis en réponse l'intersyndicale, convaincue que ne pas promulguer la loi était le « seul moyen de calmer la colère (...) », qui a refusé une invitation lancée par Emmanuel Macron. Le Conseil constitutionnel a reconnu le « caractère inhabituel » de l'accumulation de procédures visant à restreindre les débats au Parlement.

Ce samedi matin, la gauche a accueilli fraichement la nouvelle. Le numéro un du PS Olivier Faure a dénoncé un « mépris » à l'égard du mouvement contre la réforme des retraites, le député LFI François Ruffin un « hold-up démocratique », après la promulgation express de la loi par Emmanuel Macron. « Ca dit quelque chose de sa fébrilité » et « il a cherché à nous assommer », a jugé Olivier Faure sur France Inter.

« Mais quelle provocation ! »

« Comme des voleurs, Emmanuel Macron et sa bande ont promulgué leur loi sur les retraites en pleine nuit. Parce qu'ils le savent bien: ce qu'ils viennent de pratiquer, c'est un hold-up démocratique », a estimé sur Twitter François Ruffin. Selon cet insoumis, « cette brutalité marque, en fait, leur fragilité. Ils appartiennent déjà au passé ».

« Nous, nous sommes forts. Nous sommes l'avenir. Nous sommes des millions. Nous le montrerons par un immense 1er mai », a affirmé l'élu de la Somme. « Mais quelle provocation ! Nouvelle fanfaronnade d'Emmanuel Macron, alors que le pays n'a jamais été autant fracturé », a aussi critiqué sur Twitter la patronne d'EELV Marine Tondelier. « Une loi promulguée en pleine nuit, comme des voleurs. Des voleurs de vie. Le 1er mai 2023: tous dans la rue », a aussi écrit sur le même réseau social Fabien Roussel, secrétaire national du PCF.

(avec AFP)