La production de vin en chute libre en 2021, du jamais vu depuis 45 ans

Par latribune.fr  |   |  432  mots
La production devrait se situer entre 32,6 millions et 35,6 millions d'hectolitres, selon une estimation d'Agreste au 1er août. (Crédits : PASCAL ROSSIGNOL)
L'épisode de gel printanier qui a touché la quasi-totalité des bassins viticoles a anéanti une partie de la production de vin. Elle devrait chuter entre 24% et 30% cette année par rapport à 2020 et atteindre un niveau historiquement faible.

Episodes de gel, maladie de la vigne... la production française de vin devrait atteindre un niveau "historiquement bas" en 2021, selon le ministère de l'Agriculture. Au total, les vignerons français devraient perdre entre 24% et 30% de leur production.

En cause, l'épisode de gel exceptionnel qui s'est déroulé début avril mais également les maladies comme l'oïdium et le mildiou, favorisées par la météo estivale pluvieuse. En avril, la quasi-totalité des bassins viticoles français avaient en effet subi plusieurs nuits consécutives de gel sévère, alors que la vigne avait déjà commencé à bourgeonner en raison d'un hiver doux. Des exploitants avaient tenté de sauver leur production par des braseros, des bougies ou d'autres techniques, souvent en vain. Face aux centaines de milliers d'hectares de cultures détruits par le gel, l'exécutif avait d'ailleurs annoncé la création d'un « fonds de solidarité exceptionnel » d'un milliard d'euros pour venir en aide aux agriculteurs.

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Perte de la production de vin et de fruits

A cause de cet épisode notamment, la production devrait ainsi se situer entre 32,6 millions et 35,6 millions d'hectolitres, selon le service statistiques du ministère (Agreste), un niveau inférieur à 1991 et 2017 - années ayant également connues des épisodes de gel.

 "Pour l'heure, le rendement serait proche de celui de 1977, année où la récolte viticole avait été réduite par un gel destructeur et des précipitations estivales", indique le ministère.

La baisse de production entre 1977 et 2021 est la conséquence d'une réduction régulière des surfaces viticoles entre ces deux dates, précise-t-il.

Cette baisse de production est un coup dur pour la filière du vin qui a déjà connu une année 2020 difficile. L'an dernier, les restrictions sanitaires liées à la crise du Covid-19 ainsi que les droits de douane supplémentaires sur les vins (hors vins effervescents comme le champagne) décidées par Donald Trump - qui ont depuis été suspendues par Joe Biden - ont déjà freiné les ventes.

D'autre part, le gel d'avril a également affecté les arbres fruitiers, en particulier les abricots dont la récolte devrait être amputée de moitié cette année, par rapport à la moyenne 2016-2020, selon les estimations d'Agreste au 1er août. Ce serait ainsi la pire récolte depuis 42 ans. La production 2021 est estimée à 56.000 tonnes, en baisse de 35% sur un an et de 54% par rapport à la moyenne quinquennale, qui fait référence en agriculture.

(Avec agences)