La production industrielle poursuit sa baisse en France

Par latribune.fr  |   |  585  mots
Les branches intensives en énergie sont particulièrement exposées à la hausse de leurs coûts de production, et cela est « susceptible de peser sur leur production » rappelle l'Insee. (Crédits : Reuters)
La production industrielle a une nouvelle fois diminué de 0,3% en octobre (après un recul de 0,6% en septembre et de 0,1% en août), en raison notamment des cherté de l’énergie, qui impactent encore fortement certains secteurs. À l’inverse, la production manufacturière a légèrement augmenté (+0,1%, après -0,6%).

La situation ne s'améliore pas pour la production industrielle tricolore. Elle a de nouveau baissé en octobre sur un mois, de -0,3%, a annoncé l'Insee ce mardi 5 novembre. C'est toutefois moindre que les -0,6% de septembre, donnée qui a été révisée à la baisse de 0,1 point. En revanche, la production manufacturière a légèrement augmenté de +0,1%, après -0,6% le mois précédent (chiffre lui aussi révisé à la baisse de 0,2 point).

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Ainsi en octobre, la production a de nouveau diminué dans les industries extractives, énergie, eau (-2,6%). Elle a aussi baissé dans les « autres produits industriels » (-0,3%), les biens d'équipement (-0,5%) et même la cokéfaction et le raffinage (-4,2% alors qu'elle avait augmenté de +6,9% en septembre). En revanche, elle a rebondi dans les matériels de transport (+2,5% après -4,4%) : ainsi, elle se redresse nettement dans l'industrie automobile (+9,0% après -6,4%), mais diminue de nouveau dans les autres matériels de transport (-1,8% après -3,0%). Elle a également augmenté sur un mois dans les industries agroalimentaires (+0,6% après -1,7%).

Reste que, sur un an, la production est en nette hausse dans les industries extractives, énergie, eau (+4,9%), les matériels de transport (+6,0%) et les biens d'équipement (+2,5%). Elle a aussi fortement augmenté dans la cokéfaction-raffinage (+31,6%), en raison, précise l'Insee, du mouvement de grève qui avait touché les raffineries en octobre 2022. Elle a uniquement baissé dans les « autres produits industriels » (-2,0%) et les industries agroalimentaires (-3,2%).

Une production plombée par les coûts de l'énergie

L'Insee rappelle que « dans le contexte de prix élevés de l'électricité et du gaz facturés aux entreprises compte tenu des contrats négociés en 2022 pour 2023 », les branches intensives en énergie sont particulièrement exposées à la hausse de leurs coûts de production, et cela est « susceptible de peser sur leur production ».

La production des trois derniers mois (d'août à octobre) reste ainsi « en net retrait par rapport à celle du deuxième trimestre 2021 », qui était le dernier trimestre avant que les prix de l'énergie augmentent fortement. Cela est particulièrement marqué dans la sidérurgie (-20,1%), la fabrication de pâte à papier, papier et carton (-19,5%) et de produits chimiques de base (-12,7%).

L'activité du secteur privé se contracte encore en novembre

Ce mardi, le cabinet S&P Global et la Hamburg Commercial Bank (HCOB) ont publié l'indice PMI reflétant l'activité économique du secteur privé pour le mois de novembre. Il s'avère qu'il a finalement stagné par rapport à octobre puisqu'il s'est en effet établi à 44,6 lors de ces deux mois. Dans sa première estimation fin novembre, l'indicateur avait été établi à 44,5.

Reste que si cette stabilité d'un mois sur l'autre est une bonne nouvelle, ce chiffre indique que l'activité s'est néanmoins contractée sur l'ensemble du mois. En effet, un indice supérieur à 50 montre une expansion de l'activité tandis qu'un chiffre inférieur à ce seuil indique une contraction. Et c'est d'ailleurs le sixième mois consécutif qu'elle se contracte, atteignant sont plus bas en près de trois ans en septembre (à 44,1).

Les données de cette enquête ont mis en évidence selon S&P Global et la HCOB « une nette détérioration de la demande dans l'ensemble du secteur privé, le volume global des nouvelles affaires ayant en effet enregistré sa plus forte baisse depuis trois ans ».

(Avec AFP)