Après un rebond en août, les commandes à l'industrie allemande ont, de nouveau, légèrement progressé en septembre, selon les chiffres publiés ce lundi 6 novembre par l'institut des statistiques allemand Destatis. Cet indicateur clef pour le secteur manufacturier, pilier de l'économie allemande, a progressé de 0,2% sur un mois, après une hausse de 1,9% en août. Une légère augmentation alors que les analystes sondés par Factset tablaient pour septembre sur un recul plus prononcé.
Pour autant, malgré ce signal positif, les commandes allemandes ont connu leur pire trimestre depuis le printemps 2022.
De fortes variations
D'autant que la hausse observée en septembre s'explique en partie par de gros contrats enregistrés ces derniers mois, notamment dans l'aéronautique, qui ont influé sur l'indicateur. Ainsi, sans ces grosses commandes, le mois de septembre a affiché un repli notable de 2,2%, selon Destatis. Dans une comparaison sur trois mois, moins volatile, les entrées de commandes au troisième trimestre ont été inférieures de 3,9% à celles du trimestre précédent. C'est « la plus forte baisse depuis le deuxième trimestre 2022, immédiatement après le déclenchement de la guerre russe en Ukraine », notent les économistes de HSBC.
Des variations s'observent notamment au sein du secteur manufacturier : en septembre, la hausse des commandes dans la construction mécanique (+8,5% sur un mois) contraste avec le recul marqué (-12,5%) dans les équipements informatiques, électroniques et optiques et dans une moindre mesure (-2,5%) dans l'automobile.
De manière générale, sur un an, les commandes ont reculé en septembre de 4,3%, précise Destatis.
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Une industrie allemande à la traîne
L'industrie allemande reste pénalisée par des prix élevés dans l'énergie, la hausse des taux d'intérêt provoquant une baisse de la demande et la faiblesse d'importants partenaires économiques mondiaux, en particulier la Chine. « Les frictions dans la chaîne d'approvisionnement, la fragmentation de l'économie mondiale et le fait que la Chine soit passée d'une destination importante pour les exportations à un pays concurrent sont autant de facteurs qui pèsent » sur les exportations allemandes, confirme, en effet, Carsten Brzeski, analyste pour ING.
« Le commerce n'est plus le puissant moteur de croissance résiliente de l'économie allemande qu'il était, mais plutôt un frein », conclut l'analyste, qui table, « au mieux », sur un scénario de stagnation pour le pays au cours des prochains mois.
Les derniers indicateurs de confiance suggèrent toutefois que l'industrie allemande « pourrait avoir atteint son point bas au troisième trimestre » et qu'une « reprise progressive pourrait se manifester au tournant de l'année 2023-2024 », a tout de même commenté le ministère de l'Economie dans un communiqué séparé.
Les exportations à la baisse
Pour autant, les exportations continuent de s'afficher en baisse. Elles ont ainsi reculé de 2,4% en septembre sur un mois, selon des chiffres officiels publiés vendredi dernier. Au sein de l'Union européenne, ce recul atteint 2,1%.
Au total, l'Allemagne a exporté en septembre pour 126,5 milliards d'euros en données corrigées des variations saisonnières (CVS), a annoncé l'Office des statistiques Destatis. C'est pire que ce que prévoyait le consensus des experts du service financier Factset, qui tablaient sur un recul de seulement 2%. Toutefois, les exportations du mois d'août, précédemment annoncées à la baisse, ont été révisées en légère hausse de 0,1%.
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De leur côté, les importations ont également baissé de 1,7% par rapport au mois d'août, totalisant 110 milliards d'euros. La balance commerciale affiche donc toujours un excédent, qui atteint 16,5 milliards d'euros, contre 17,7 milliards d'euros en août.
L'Allemagne devrait néanmoins être le seul pays du G7 en récession cette année, selon le Fonds monétaire international (FMI), avec un recul de son PIB attendu de 0,5%. Qui plus est, d'autres facteurs structurels tels que le vieillissement de la population et la pénurie croissante de main d'œuvre pourraient impacter à plus long terme la croissance.
(Avec AFP)
