La "reprise" sera-t-elle encore plus molle que prévu ?

Par Fabien Piliu  |   |  506  mots
Pour dynamiser la croissance en France et en Europe, François Villeroy de Galhau, le gouverneur de la Banque de France, estime "essentiel de mieux coordonner des politiques économiques européennes".
Selon la Banque de France, le PIB annuel de la France devrait progresser à un rythme inférieur à celui de la zone euro. Le Fonds monétaire international (FMI) révise sa prévision de croissance pour 2016 et 2017. C'est une mauvaise nouvelle pour l'emploi.

La résistance ou l'offensive ? Cette année, la croissance française devrait se limiter à résister et se situer sous la moyenne de celle de la zone euro estime la Banque de France.

"La croissance en France en 2016 devrait se montrer résistante, c'est-à-dire au moins au niveau de l'an dernier (qui était de 1,2%) tout en restant insuffisante. Nous serons en dessous de la moyenne de la zone euro qui devrait être à 1,4-1,5%", a déclaré ce mardi 12 avril  le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau. Pour l'instant, le gouvernement vise une croissance annuelle de 1,5%. De leur côté, la Commission européenne anticipe une progression de 1,3% seulement de l'activité en 2016. Jusqu'à aujourd'hui, le Fonds monétaire international (FMI) était sur la même longueur d'ondes. Ce mardi, il a révisé à la baisse de 0,2 point ses anticipations pour 2016 et 2017 et ne table plus que sur une croissance de 1,1% cette année et de 1,3% l'année prochaine. La progression du PIB de la zone euro est également réévaluée à la baisse. Elle ne s'élèverait plus à 1,7% en 2016 mais à 1,5%, et non plus à 1,7% mais à 1,6% en 2017.

C'est une mauvaise nouvelle pour les demandeurs d'emplois. Sans une reprise plus franche de l'activité, rien ne permet d'affirmer que leur nombre refluera au cours des prochains mois. Dans ce contexte, la présence de François Hollande aux prochaines élections présidentielles devient de plus en plus hypothétique, le chef de l'Etat, ayant conditionné sa candidature à une baisse du chômage.

Nos voisins sont-ils si puissants ?

Sans surprise, il appelle une nouvelle fois à davantage de réformes. "Ceci renvoie au besoin de confiance, au besoin de réformes pour retrouver, comme nos voisins européens, le chemin de la création durable", a-t-il expliqué, sans préciser toutefois quels étaient ses voisins si performants. A l'exception de l'Allemagne, par rapport à quel pays la France a-t-elle décroché ?

Après avoir un temps appelé à déréguler les secteurs abrités de la concurrence et à couper drastiquement dans les dépenses publiques, ce proche d'Emmanuel Macron puise désormais en Europe son inspiration réformatrice.

Il est "essentiel de mieux coordonner des politiques économiques européennes", a prolongé  François Villeroy de Galhau, appelant à "revenir aux origines du projet" européen, celui d'une "union économique et monétaire", avant de franchir une étape supplémentaire vers une union fiscale.

Une harmonisation fiscale

"L'harmonisation fiscale est souhaitable en Europe mais c'est un chantier à plus long terme parce que la fiscalité est aujourd'hui soumise à la règle de l'unanimité en Europe et ceci supposerait de passer à la majorité qualifiée. Il faut continuer à progresser par étape", a-t-il conclu.

Il reste maintenant à convaincre nos partenaires européens du bien-fondé de cette stratégie. Pour l'instant, la bonne volonté n'est pas de mise. Un exemple ? Lancé en mars 2011 par la Commission européenne, le système commun destiné à calculer l'assiette de l'impôt des sociétés actives dans l'Union européenne (ACCIS) n'est actuellement qu'un projet.