La SNCF sommée par le gouvernement de travailler sur un « bouclier tarifaire »

Par latribune.fr  |   |  611  mots
De nouveaux Ouigo, l'offre low cost de la SNCF, circuleront dès décembre depuis Paris dont Brest, La Rochelle ou Perpignan.
Face à l'inévitable augmentation des billets de train en 2023, liée à la hausse des prix de l'électricité, Clément Beaune, ministre des Transports, a demandé à la SNCF, pour protéger « les plus modestes » de « travailler en matière de prix des billets sur un bouclier tarifaire ». Il souhaite que « l'augmentation soit en tout cas inférieure à l'inflation ».

La SNCF va devoir plancher sur un « bouclier tarifaire » pour atténuer les augmentations des prix des billets, attendues en 2023 en raison de l'explosion du prix de l'électricité. Sur le plateau du Grand jury RTL-LCI-Le Figaro, Clément Beaune, ministre des Transports a demandé à la SNCF de protéger d'abord « ceux qui ont besoin du train au quotidien, les plus modestes, les jeunes qui utilisent les Ouigo ». Il aussi souhaité que « l'augmentation des billets soit en tout cas inférieure à l'inflation ».

Première consommatrice d'électricité en France, la SNCF, selon son patron, Jean-Pierre Farandou, s'attend en 2023 à ce que la facture pour SNCF Voyageurs augmente de 1,6 à 1,7 milliard d'euros en 2023. « Si on répercutait directement cette hausse sur le coût du billet, on serait amené à majorer les billets de TGV de 10% », avait-il déjà pu assurer au début de l'automne, parlant d'un rapide « calcul de coin de table ».

« Le train doit rester un transport populaire »

 Il avait également tenu à rassurer en promettant que la SNCF ne répercuterait « pas 100% des coûts sur les clients ». Lors du dernier IFTM Top Resa, salon des professionnels du tourisme qui s'est tenu en septembre dernier, Olivier Pinna, directeur du voyage d'affaires, assurait aussi que cette augmentation ne serait pas aussi forte, « le train devant rester un transport populaire ».

Souvent montrée du doigt pour ses prix jugés prohibitifs, la SNCF s'était défendue début décembre : « Ce n'est pas le train qui est trop cher, c'est l'avion qui ne l'est pas assez », expliquait alors Jean-Pierre Farandou, interrogé à l'Assemblée nationale sur la cherté de billets de train par rapport à l'avion sur certaines destinations en France. « Je ne comprends pas pourquoi les compagnies aériennes sont exemptées de toute taxe sur le kérosène. Moi, je paie des taxes, sur mon énergie, sur mon gazole je paie des taxes... ».

Sur les autoroutes, la hausse des péages devrait se situer en deçà de l'inflation

Clément Beaune a également évoqué la hausse des prix des péages autoroutiers qui doit avoir lieu en 2023 et a dit espérer qu'elle se situe en deçà de l'inflation. « Ça sera une hausse plus importante certainement - parce qu'on a connu une inflation élevée - que les 2% de 2022, mais ce sera une fourchette entre 2 et 8% ». Des discussions sont en cours entre le gouvernement et les sociétés d'autoroutes.

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ZOOM - Les prix des trains ont-ils déjà grimpé ?

Dans un rapport publié fin mai sur l'évolution des prix à la consommation, l'Insee constatait une hausse importante des prix du transport en train depuis un an : +12,9% en avril sur un an pour le transport ferroviaire de passagers et +14,6% sur un an en transport de passagers par train. Jean-Pierre Farandou, patron de la SNCF, contestait alors vivement ce chiffre.  La « bonne année de comparaison avec 2022, c'est 2019 », avant la crise sanitaire précisant même que « les prix moyens ont objectivement baissé de 7% ! » entre 2022 et 2019.

Et d'expliquer : « La comparaison est faite par l'Insee entre les trains de 2022 et les trains de 2021. En 2021, il y avait beaucoup moins de monde dans les trains et la proportion de prix réduits était plus forte, ce qui a fait baisser la moyenne ». Il éclaire : « En fait, les prix n'ont pas augmenté dans la gamme. Mais comme cette année, il y a davantage de monde, il y a davantage de monde qui utilisent des prix un peu plus élevés dans la gamme, ce qui entraîne une augmentation du prix moyen constaté », a ajouté le dirigeant, assurant que la société ferroviaire pratique toujours « une politique de prix modérés ».

 (Avec AFP)