Le chômage tombe à 7,2% fin 2022, son plus bas niveau depuis 15 ans

Par latribune.fr  |   |  460  mots
Le chômage atteint un plus bas, au moment où la conjoncture économique semble se retourner. (Crédits : Reuters)
Le chômage continue sa décrue, alors même que l'activité économique marque le pas. A 7,2% en 2022, il recule légèrement de 0,1% sur fond notamment d'amélioration de l'emploi des jeunes.

Malgré des perspectives économiques moroses, l'emploi fait mieux que résister. A 7,2% fin 2022, le chômage recule très légèrement de -0,1% au quatrième trimestre 2022 à 7,2% de la population active en France (hors Mayotte) contre 7,3% au troisième, selon les chiffres publiés mardi par l'Insee. Le nombre de chômeurs au sens du Bureau international du travail (BIT) s'établit à 2,2 millions de personnes, soit 45.000 de moins par rapport au trimestre précédent, indique l'Insee dans son communiqué.

Lire aussiChômage, économies, niveau de pensions... quelles retombées ont eu les précédentes réformes des retraites ?

« Il s'agit de son plus bas niveau depuis le premier trimestre 2008, si l'on excepte la baisse ponctuelle en trompe-l'œil du deuxième trimestre 2020, pendant le premier confinement », souligne l'institut statistique.

Cette situation paradoxale d'un chômage qui décroit, tout comme les chiffres attendus de la croissance, étonne particulièrement chez les économistes. Ces dernier notent une déconnexion inhabituelle. C'est-à-dire que l'économie crée beaucoup d'emplois alors qu'il y a peu d'activité. Et ce, dans un contexte dégradé sur fond d'incertitudes, avec des tensions internationales, une inflation élevée, une augmentation des taux des banques centrales.

Chômage des jeunes

Parmi les facteurs qui expliquent ces bons chiffres de l'emploi alors que l'activité économique ralentit, une des explications tient au chômage des jeunes. C'est cette catégorie qui bénéficie le plus de la baisse. Sur le trimestre, le taux de chômage des jeunes chute de 1,0 point, à 16,9 %.  Cette diminution repose en partie sur le dynamisme de l'apprentissage, très poussé par le gouvernement, via des primes distribuées aux entreprises depuis trois ans.

L'an dernier, près de 700.000 contrats d'alternance - comptabilisés comme des contrats de travail - ont été signés. Selon l'Insee, ces contrats pourraient expliquer près d'un tiers des embauches.

Rétention de main d'œuvre

Par ailleurs, dans certains métiers, les experts de l'emploi notent un phénomène de « rétention de main d'œuvre ». Craignant de ne pas trouver de personnel étant donné les tensions sur le marché du travail, les employeurs préfèrent garder leurs équipes, alors même qu'ils ont moins de commandes ou que les missions sont terminées.

C'est le cas par exemple dans l'aéronautique, ou l'industrie... où auparavant, lorsqu'il y avait des difficultés, les personnes étaient licenciées, alors qu'elles sont désormais maintenues dans l'emploi. Autre élément : pour toucher des aides de l'Etat vitales en période de flambée des prix de l'énergie, les employés ont intérêt à être déclarés. Les employeurs ont eux aussi intérêt à comptabiliser dans la masse salariale toutes leurs équipes.