Assurance chômage : les allocations s'effondrent avec la dernière réforme

L'Unédic a dressé un premier bilan de la précédente réforme de l'assurance chômage qui montre une baisse de 16% en moyenne des allocations journalières pour les chômeurs impactés. Avec la nouvelle réforme, qui doit entrer en vigueur en février prochain, le nombre d'allocataires indemnisés diminuerait de 12%.
La nouvelle réforme réduit la durée d'indemnisation de 25% pour les demandeurs d'emploi inscrits après le 1er février 2023.
La nouvelle réforme réduit la durée d'indemnisation de 25% pour les demandeurs d'emploi inscrits après le 1er février 2023. (Crédits : Eric Gaillard)

Être au chômage, selon un bilan de l'Unédic, et toucher des allocations est bien moins « confortable » pour bon nombre de demandeurs d'emploi impactés par la réforme de 2019 avec une baisse de 16% en moyenne de l'indemnisation. Entrée en vigueur fin 2021, la dernière réforme de l'assurance chômage, a notamment durci les conditions d'indemnisation des demandeurs d'emploi, en particulier ceux alternant périodes de travail et d'inactivité, les « permittents ».

Lire aussiAssurance chômage : le feu vert du Parlement ouvre la voie à une nouvelle réforme

L'Unédic note aussi une baisse de 20% des ouvertures ou rechargements de droits par rapport à 2019, en raison des nouvelles règles et d'effets conjoncturels. La baisse est plus importante chez les moins de 25 ans (-26%), les allocataires sortant de CDD (-30%) ou de contrat d'intérim (-37%). La part des allocataires indemnisés parmi les inscrits à Pôle emploi est de 36,6% en juin 2022 (contre 40,4% en décembre 2021).

La réforme instaurait aussi une dégressivité de 30% pour les chômeurs de moins de 57 ans ayant perçu une rémunération supérieure à 4.500 euros brut. L'Unédic note que cela concernait 31.000 allocataires en juin et potentiellement 52.000 autres les mois suivants.

La moitié des futurs allocataires sera impactée par la nouvelle réforme

Dans un autre document, l'Unédic évalue les effets de la nouvelle réforme dévoilée fin novembre. Selon l'organisme, « quelle que soit la durée du droit actuel, au moins la moitié des futurs allocataires est impactée ». En moyenne, en régime de croisière (après 5 ans), le nombre d'allocataires indemnisés diminuerait de 12%, soit environ 300.000 personnes, et la réforme engendrerait « de moindres dépenses de l'ordre de 4,2 milliards d'euros ».

Les conditions de l'assurance chômage vont être modulées selon le taux de chômage

La nouvelle réforme réduit la durée d'indemnisation de 25% pour les demandeurs d'emploi inscrits après le 1er février 2023. Elle pourra remonter si le taux de chômage dépasse 9%. L'exécutif a en effet décidé de moduler les conditions de l'assurance chômage selon la situation du marché du travail, dans l'objectif d'avoir des règles « plus incitatives à la reprise d'emploi ». « Quand ça va bien, on durcit les règles et, quand ça va mal, on les assouplit », a résumé le ministre du Travail Olivier Dussopt. Le seuil de 9% a été choisi car c'est le taux moyen sur les 20 dernières années.

C'est la durée d'indemnisation et non son montant qui va changer par décret. Les demandeurs d'emploi ayant eu une fin de contrat de travail après le 1er février 2023 auront une durée réduite de 25%, avec un plancher minimal de six mois. Un chômeur qui aurait eu droit par exemple à 18 mois d'indemnisation dans le système actuel n'aura ainsi plus droit qu'à 12 mois.

Dans un communiqué, la CGT estime qu'elle « ne s'était pas trompée dans ses prévisions en dénonçant un saccage ». Le syndicat estime que « la réforme de 2021 a non seulement exclu un très grand nombre de travailleurs privés d'emploi de l'indemnisation mais elle a particulièrement touché les jeunes ainsi que les travailleurs ayant perdu un CDD ou un contrat d'intérim ». Il dénonce un « prochain tour de vis » avec la nouvelle réforme.

Le regard de l'opinion publique sur les demandeurs d'emploi se durcit

Le regard de l'opinion publique sur les demandeurs d'emploi ne cesse de se durcir, avec désormais un Français sur deux qui considère qu'ils ont une responsabilité dans leur situation, selon un baromètre Unédic publié début décembre. Selon cette étude réalisée par Elabe, le chômage est toujours, aux yeux des Français, avant tout causé par les évolutions de la société. Mais à 59%, ce facteur recule de 6 points par rapport à la dernière édition du baromètre réalisée en septembre 2021. Et la responsabilité prêtée aux chômeurs eux-mêmes est en forte hausse (50%, +7), selon l'étude.

Elle dépasse celle des entreprises (45%, -2). Dans le même temps, la perception de demandeurs d'emploi « victimes » d'une situation davantage subie que choisie demeure majoritaire (72%) mais recule de trois points. Dans un contexte de fortes tensions de recrutement, le « soupçon » à l'égard des demandeurs d'emploi progresse. Une majorité des personnes interrogées (60%) estime que s'ils rencontrent des difficultés, c'est parce qu'ils ne font pas de concession dans leur recherche d'emploi, et qu'ils ne veulent pas risquer de perdre leur allocation chômage (57%, +2).

Commentaires 8
à écrit le 23/12/2022 à 17:37
Signaler
Macron larem/renaissance des gens sans humanité.. des moins que rien. Tout ca va se payer bientot.

à écrit le 23/12/2022 à 11:41
Signaler
Les "permittents" favorisent la flexibilité des entreprises aux variations d'activités. Les intermittents sont indispensables à la fluidité du marché du travail. On voit aujourd'hui la destruction de l’hôtellerie et de la restauration par la réforme ...

à écrit le 23/12/2022 à 6:40
Signaler
Cela va faire un vase communicant vers le rsa. c’est aux entreprises à proposer autre chose que des cdd et intérim. Bon nombre refuseront ces emplois la tanpis pour eux.

à écrit le 22/12/2022 à 23:46
Signaler
Et pendant ce temps, on laisse la porte grande ouverte à la fraude fiscale massive... Pour nos gouvernants, il semble plus rentable de tirer les euros de la poche de chômeurs déjà pauvres, que de chasser les fraudeurs fiscaux et leurs milliards planq...

à écrit le 22/12/2022 à 11:06
Signaler
Certains ex députés Macronistes au chômage depuis 6 mois après les législatives rament, se rendent du coût pout chercher du boulot: coût des prix du billet TGv (qu'ils doivent maintenant payer) pour aller à des entretiens à Paris, de ne pas vouloirs ...

à écrit le 22/12/2022 à 7:57
Signaler
C'est tellement plus simple de tapper sur les chômeurs que de ramener l'emploi en France....le vrai courage politique en action.

le 22/12/2022 à 11:19
Signaler
idem pour le reforme des retraites

le 23/12/2022 à 0:09
Signaler
On attend votre recette étayée. En passant pourquoi vous ne créez pas une entreprise qui embaucherez beaucoup de chômeurs ? En répondant à cette question je suis certain que vous comprendrez la difficulté de créer des entreprises en France. Trop de t...

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.