Le déficit commercial s'accentue en août au profit des pays hors UE

Par latribune.fr avec AFP  |   |  504  mots
(Crédits : Reuters)
Le déficit commercial de la France s'est de nouveau creusé en août, pour atteindre le chiffre élevé de 7,7 milliards d'euros qui confirme sa dépendance encore trop grande avec les pays tiers, ont annoncé mercredi les Douanes.

La descente aux enfers pour le commerce extérieur se poursuit. Par rapport à juillet, le déficit s'est aggravé de 700 millions, les importations progressant plus vite que les exportations. Le solde des échanges de biens s'est toutefois amélioré par rapport à juin, où il avait atteint un plus bas de 8,1 milliards d'euros en raison de la crise sanitaire du Covid-19 qui a entraîné une chute brutale des exportations."On observe une meilleure résilience du commerce extérieur avec les pays de l'Union européenne qu'avec les pays tiers", a commenté auprès de l'AFP le ministre délégué au Commerce extérieur, Franck Riester. Ainsi, le déficit vis-à-vis des pays non européens s'est élevé en août à 4,3 milliards d'euros, principalement au profit de la Chine et Hong Kong (-3,1 milliards). Il est supérieur à celui enregistré au profit des pays de l'UE (-4,1 milliards, dont -889 millions avec l'Allemagne et -840 millions avec l'Italie).

Forte exposition de l'aéronautique

"Cela confirme la nécessité que notre économie se projette à l'international, à commencer par les PME", a ajouté Franck Riester, rappelant qu'un volet du plan de relance est consacré au soutien des PME à l'export, qui doit permettre de contrebalancer la forte exposition de la France à la crise sanitaire du fait de sa spécialisation sectorielle dans l'aéronautique.

Témoin de l'essoufflement de la reprise, la hausse des importations s'est interrompue "brusquement" en août: elles ont augmenté de 500 millions d'euros, à comparer avec une hausse de 5,4 milliards d'euros en juin, quand le déconfinement avait fait bondir les dépenses.

Si les échanges énergétiques demeurent "atones", leur déficit se maintenant à un niveau "historiquement bas" de 2,2 milliards d'euros, hors énergie, le déficit repart à la hausse après le recul de juillet, pour les biens d'investissements comme pour ceux de consommation.

Ainsi, "la hausse des exportations des biens de consommation se poursuit, mais ces dernières n'ont pas retrouvé leur niveau d'avant la crise, contrairement aux importations", explique le communiqué.

Dans le détail, après le pic de mai (2,1 milliards d'euros), les approvisionnements en produits de l'industrie textile, dont les masques, reculent de nouveau (0,9 milliard en août). Ils se situent cependant 85% au-dessus de leur niveau moyen en 2019.

Légère amélioration du solde des transactions courantes

En revanche, le solde des transactions courantes, qui inclut les échanges de services, s'améliore légèrement en août, à -4,7 milliards d'euros, après -5,7 milliards en juillet. "L'amélioration provient des services dont le solde redevient excédentaire à 1,1 milliard d'euros", constate la Banque de France. Y contribuent "la résorption du déficit des services de conseils, de R&D ou liés au commerce", mais aussi "la progression de l'excédent des services de voyages". "La saison touristique a été meilleure qu'imaginé malgré le contexte", a commenté Franck Riester, se félicitant de "chiffres encourageants en août". Enfin, dans le compte financier, les entrées de capitaux dépassent les sorties de 9,7 milliards d'euros.