Le programme pour les banlieues dévoilé mardi par Macron

Par latribune.fr  |   |  727  mots
Le Conseil présidentiel des Villes a été dévoilé en amont du programme pour les banlieues que présente Emmanuel Macron le 22 mai
Suite à la présentation par Jean-Louis Borloo le 26 avril dernier d’un rapport ambitieux, c’est mardi 22 mai que le président de la République détaillera son programme pour améliorer la vie des habitants des quartiers défavorisés, non pas avec de "grands dispositifs", mais des mesures "efficaces". La composition du Conseil présidentiel des villes a été annoncée ce 19 mai.

« Vivre ensemble - vivre en grand la République ». C'est l'ambition affichée par l'ancien ministre de la ville (puis de l'environnement) Jean-Louis Borloo, qui appelle dans son rapport à une  "réconciliation nationale" et propose pour les quartiers défavorisés un fonds de 5 milliards d'euros, la relance de la rénovation urbaine, ou encore un effort sur l'école.

S'il a été unanimement salué par les élus, le porte-parole du gouvernement Benjamin Griveaux l'a qualifié de simple "base de travail", et le président lui-même, qui le lui avait commandé, a d'ores et déjà fait savoir qu'il annoncerait « des mesures efficaces » en faveur des quartiers défavorisés, plutôt que de "grands dispositifs". Dans un entretien au Figaro ce samedi 19 mai, l'ex patron de l'UMP et maire (LR) de Meaux Jean-François Copé a souhaité qu'Emmanuel Macron tienne compte de ce rapport. Faute de quoi ce serait "un camouflet" à l'égard de tous les acteurs impliqués, à commencer par les maires, mais ausi « un message terrible de renoncement sur ce qui est une priorité ».

Un conseil de 25 personnalités engagées pour les quartiers

Ce samedi a été dévoilé le Conseil présidentiel des villes, annoncé par le président de la république à Tourcoing en novembre dernier consacré aux banlieues et quartiers défavorisés et qui se réunira pour la première fois mardi avant le discours d'Emmanuel Macron. Il rassemble vingt-cinq  personnalités dont la liste a été dévoilée samedi par l'Elysée. On y trouve "des acteurs économiques, sociaux, culturels et sportifs d'envergure nationale engagés pour les quartiers", comme l'humoriste Yassine Bellatar, le fondateur du cabinet de recrutement Mozaïk RH, Saïd Hammouche, la cheffe d'orchestre qui promeut la musique classique en banlieue Zahia Ziouani ou le président de l'association "Sport dans la ville" Nicolas Eschermann.

Y figurent également des acteurs de terrain "impliqués dans la vie de leur quartier", comme la fondatrice de l'association Zonzon93 Laëtitia Nonone, le chercheur Patrick Curmi ou encore la fondatrice du réseau d'habitants Voisin Malin, Anne Charpy. Egalement présents : le délégué général de l'Agence pour la diversité entrepreneuriale (Adive) Majid El Jarroudi, le fondateur de la coordination citoyenne "Pas sans nous" Mohamed Mechmache et la vice-championne olympique de boxe Sarah Ourahmoune (également déléguée du gouvernement en Seine-saint-Denis).

Les régions représentées

Les régions ne sont pas en reste avec Catherine Herraney, directrice du Centre d'information sur les droits des femmes et des familles de Lyon, Samia Chabbani, fondatrice de l'association Ancrages dans les quartiers Nord de Marseille et Allaoui Guenni, président de l'association Emergence au Havre, ainsi que Faycal Karoui, directeur de l'Orchestre de Pau Pays de Béarn et Daniel Hierso, Président d'Outremer Network. Deux étudiants et un proviseur de lycée complètent cette liste.

La politique de la Ville concerne cinq millions de personnes dans des "quartiers prioritaires" caractérisés par un  chômage élevé,  une population jeune, une forte proportion de personnes d'origine étrangère et de familles monoparentales et un urbanisme dégradé.

Cette politique est financée par l'Etat via une ligne budgétaire spécifique qui s'élève à 429 millions d'euros pour 2018, ainsi que par des mesures fiscales pour un montant de 411 millions.

Elle se concentre essentiellement dans les 1300 "quartiers politique de la ville" (QPV) le plus souvent situés au cœur de pôles urbains, que compte la Métropole et qui rassemblent quelque 5 millions d'habitants.

Rénover la gouvernance de l'Anru ?

La rénovation urbaine, pilotée par l'Agence nationale pour la rénovation urbaine (Anru), en constitue l'un des piliers.

De 2003 à 2015, cette politique a visé600 quartiers représentant 4 millions d'habitants, pour un budget de 11,7 milliards d'euros.

Un nouveau programme lancé en 2014 concerne 480 quartiers et bénéficie à lui seul d'une enveloppe de 10 milliards d'euros, dont un milliard sera apporté par l'Etat, le solde provenant notamment d'Action logement.

Mais dans son rapport, Jean-Louis Borloo, tout en affirmant que cela a généré "48 milliards de travaux" en dix ans et crée "plus de 40.000 emplois", dénonce une rénovation urbaine à l'arrêt depuis 4 ans. Il propose de changer la gouvernance de l'Anru avec une nouvelle fondation, dotées des fonds d'Action logement (l'ancien 1% Logement auquel cotisent les entreprises).