La reprise a été plus forte que prévu en 2015. Le PIB n'a pas augmenté de 1,1 % mais de 1,2 %, soit 1 point de plus qu'en 2014. Elle devrait s'accélérer - timidement - en 2016 pour s'élever à + 1,5 %. Et alors, serait-on tenté de dire ? Cette reprise progressive n'est pas assez vigoureuse pour redonner le sourire aux chefs d'entreprises.
Interrogés dans le cadre de " La grande consultation " par Opinion Way pour CCI France/La Tribune/ Europe 1*, les dirigeants d'entreprises se disent plus inquiets qu'en février. Ils sont 43 %, contre 40 % en février, à témoigner de leur inquiétude. La morosité est particulièrement élevée dans le secteur du commerce.
Beaucoup de pessimistes, peu d'audacieux
Ils ne sont 7 %, contre 11 %, à se déclarer audacieux... A noter, les chefs d'entreprises les plus optimistes œuvrent dans le secteur des services. C'est dans l'industrie que le pessimisme est le plus élevé.
Seul point positif que l'on peut relever de cette batterie d'indicateurs, les chefs d'entreprises sont plus nombreux à prévoir d'embaucher. Ils sont en effet 8 %, contre 6 % en février, à envisager d'augmenter leurs effectifs. Paradoxalement, compte tenu du pessimisme qui y règne, c'est dans l'industrie que les intentions d'embauche sont les plus élevées.
Le projet de loi El Khomri divise les chefs d'entreprises
Dans ce contexte, la modification du code de travail que prévoit le projet de loi porté par Myriam El-Khomri, la ministre du Travail, est-elle de nature à leur redonner confiance ? S'ils sont 75 % à considérer que le code du travail actuel est un frein à l'activité et à l'embauche, le projet gouvernemental partage les dirigeants. En effet, quand 47 % d'entre eux se déclarent favorables au texte, 46 % affichent leur défiance. Néanmoins certaines mesures séduisent. La possibilité de négocier au sein de chaque entreprise pour organiser la production et le temps de travail séduit 83 % des chefs d'entreprises. L'extension du forfait jour aux PME est saluée par 72% d'entre eux. Ils sont 66 % à réclamer l'allègement des conditions du licenciement économique, en cas de baisse de l'activité ou de pertes.
LGV, Sirven, Notre Dame des Landes... les chefs d'entreprises ne sont pas séduits
Le développement de grands projets d'infrastructures - de type Notre Dame des Landes, Sirven, les lignes à Grande Vitesse, Grand Paris... - peuvent-ils permettre d'accélérer leur activité ? En attendant que ces projets se concrétisent et qu'ils portent leurs fruits, les chefs d'entreprises n'en sont pas convaincus. Ils sont en effet 85 % à estimer que ces grands projets n'auront pas d'effet.
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