Le remaniement du gouvernement reporté à samedi, au plus tôt

Par latribune.fr  |   |  708  mots
(Crédits : Regis Duvignau)
Une semaine après la démission de Gérard Collomb du ministère de l'Intérieur, la composition de la nouvelle équipe, présentée comme "imminente" et "censée donner un nouvel élan au quinquennat", se fait attendre et alimente les critiques de l'opposition.

Le remaniement du gouvernement reporté à samedi, au plus tôt : il "n'aura pas lieu avant le départ du président de la République en Arménie ni tant qu'il sera à Erevan" d'où il revient vendredi soir, a annoncé mercredi l'Élysée.

Un conseil des ministres avec l'équipe actuelle

Le conseil des ministres, prévu aujourd'hui à 10h à l'Elysée, se tiendra avec le gouvernement actuel, a-t-on appris dans l'entourage du chef de l'Etat, excluant de fait tout remaniement gouvernemental dans la matinée. A la question de savoir si le conseil des ministres se tiendrait en présence des membres du gouvernement actuel et non de l'équipe remaniée, une source à la présidence a répondu : "OUI".

Cette source a également indiqué que l'entretien prévu chaque mercredi à 8h30 entre le Premier ministre Edouard Philippe et le chef de l'Etat Emmanuel Macron était maintenu.

Le temps de la réflexion...

Emmanuel Macron "souhaite prendre tout le temps nécessaire, dans le calme, le professionnalisme et le respect des personnes, à la composition d'une équipe cohérente et de qualité au service des Français", ajoute la présidence.

"Cette équipe doit correspondre aux équilibres sur lesquels il s'est engagé afin de poursuivre la mise en œuvre de la feuille de route fixée le 9 juillet devant le Congrès. Il souhaite aussi respecter le temps des vérifications légales", précise l'Élysée.

L'ensemble du monde politique s'attendait pourtant à ce que le président de la République et le Premier ministre Édouard Philippe annoncent leurs choix avant ce mercredi, afin qu'un nouveau gouvernement soit en ordre de marche pour le conseil des ministres du jour.

D'autant plus que le président de la République s'envole mercredi après-midi pour trois jours en Arménie et qu'il semblait improbable d'annoncer un nouveau gouvernement en son absence.

Le porte-parole Benjamin Griveaux avait lui assuré la semaine dernière que le remplacement de M. Collomb, qui a démissionné mardi, serait une question de jours.

... Ou le temps des refus

Mais depuis, l'incertitude règne tant sur l'ampleur du remaniement, sur le nom des entrants et des sortants et son impact sur la politique du quinquennat alors qu'Emmanuel Macron a lui parlé d'une "péripétie". D'intenses tractations sont en cours depuis des jours entre le président et son Premier ministre qui s'est encore rendu longuement à l'Élysée mardi.

Selon le site de RTLEmmanuel Macron et Édouard Philippe auraient fait face à pas moins de cinq refus d'entrée au gouvernement, notamment pour le ministère de l'Intérieur et celui de la Culture.

"Il faut croire" qu'Emmanuel Macron ne procèdera pas à un remaniement de vaste ampleur, a déclaré mercredi matin le président de l'Assemblée Richard Ferrand, proche du chef de l'État et qui plaidait jusqu'ici pour un vaste changement avec une déclaration de politique générale du Premier ministre devant l'Assemblée.

La macronie ne fait plus rêver ?

L'ex-ministre de l'Intérieur Gérard Collomb, qui a arraché sa démission en forçant la main d'Emmanuel Macron, a annoncé jeudi qu'il ne porterait pas l'étiquette La République en marche pour les élections municipales de 2020. Celui qui fut l'un des premiers soutiens du chef de l'Etat a déclaré dans une interview sur LCI qu'il se présenterait sous une étiquette locale "autour d'un projet" pour "rassembler", comme le font "en général" les autres maires.

"Ici, on ne s'est jamais présenté sous une étiquette partisane. Pourquoi? Parce qu'on rassemble très large", a-t-il dit. "Dans mon équipe municipale, vous avez des gens qui sont proches de l'ancien Parti communiste, jusqu'à des gens qui sont MoDem, qui sont centristes, voire même à un moment donné qui ont pu voter à droite."

"Ça n'a pas de sens de rassembler simplement sur un parti. Personne ne voterait pour vous dans une ville. Ce que veulent les gens, c'est que vous serviez l'intérêt général."

Gérard Collomb a quitté mercredi la place Beauvau pour rejoindre la mairie de Lyon. Il a multiplié les interviews jeudi, s'installant dans un rôle de commentateur de l'action d'Emmanuel Macron.

(avec agences)