Le retour du service national coûterait cher... très cher

Par Fabien Piliu  |   |  448  mots
Arnaud Montebourg souhaite rétablir le service national civique et militaire.
Candidat à l'élection présidentielle, Arnaud Montebourg propose notamment le retour du service national, civique ou obligatoire, pour "soulager les policiers". Les finances publiques le permettent-elles ?

Arnaud Montebourg, Nicolas Sarkozy, Jean-François Copé, Marine Le Pen même combat. Jeudi, lors de l'"Emission politique" diffusée sur France 2, l'ancien ministre de l'Economie de François Hollande a confirmé sa volonté, s'il accédait à l'Elysée, de rétablir "le service civique et militaire obligatoire pour tous les jeunes" de six mois, afin de "soulager les policiers".

Arnaud Montebourg n'est pas le seul à faire cette proposition. Nicolas Sarkozy, qui cible les élèves décrocheurs, Jean-François Copé et Marine Le Pen plaident également pour le rétablissement du le service national civique et militaire.

Les Français y sont favorables

La proposition est plébiscitée par les Français. Selon un sondage du Parisien-Aujourd'hui en France publié en février, 70% des Français sont pour le retour du service militaire qui a été supprimé en 1996 par Jacques Chirac, le président de la République, conformément à sa promesse de campagne. Mais les armées de terre, de l'air et la marine n'ont plus les structures ou les encadrants pour accueillir les jeunes Français. Dans son rapport intitulé  « Pour un service civique » publié en 2008, Luc Ferry, l'ancien ministre de l'Education nationale évaluait à environ 5 milliards par an le coût d'un service obligatoire.

S'inspirer du service national allemand

Cette idée est-elle une bonne idée ? Il faudrait qu'Arnaud Montebourg la développe un peu plus s'il l'on veut être en mesure de la juger. Si ce service ne doit servir qu'à soulager les policiers, l'intérêt de cette mesure apparaît limité. Le rapport de Luc Ferry est de ce point de vue intéressant. L'exemple allemand pourrait être une source d'inspiration pour l'exécutif si le choix de rétablir le service national devait être retenu. En Allemagne, tout appelé reçoit, par exemple, une formation professionnelle en début de service.

Elle se décompose ainsi : une semaine de formation commune et identique pour tous sur les conditions de déroulement du service et le statut du service civil ; deux à quatre semaines de formation pratique ciblée sur l'emploi que l'intéressé tiendra pendant son service. "Cette formation est délivrée à proximité, par vingt écoles du service civil dépendant de l'Office fédéral du service civil réparties dans les différents Länder. Ces écoles emploient au total 100 chargés de cours qui sont soit des fonctionnaires, soit du personnel sous contrat à durée indéterminée avec l'Office du service civil ", précise le rapport. Sachant que le taux de chômage des jeunes de 18 à 24 ans tutoie les 25% de la population active, leur permettre d'augmenter leur employabilité pourrait être une idée à creuser.