Le réveil de l'industrie est-il passé ?

Par Fabien Piliu  |   |  315  mots
La production du secteur automobile a reculé de 1,4% en avril selon l'Insee
La production manufacturière a reculé de 1% en avril. Sans cet accroc, la reprise industrielle aurait nettement accéléré. En cause, une perte de vitesse des secteurs automobile et aéronautiques. La remontée des cours du brut et la montée de l'euro face au dollar fragilisent la reprise industrielle.

Selon l'Insee, la production manufacturière a reculé de 1% en avril. La production industrielle, qui prend en compte l'activité des secteurs de la construction et des industries extractives (énergie, eau...), a également perdu du terrain, cédant 0,9%.

Résultat, les niveaux de la production manufacturière et de la production industrielle repassent sous les niveaux observés en 2010.

La fenêtre de tir est-elle encore favorable ?

Deux secteurs sont principalement à l'origine de cette perte de vitesse : le secteur automobile, dont la production a reculé de 1,4% entre mars et avril, et le secteur aéronautique, classé dans le segment « Autres matériels de transport » dans la nomenclature de l'Insee. Dans ce secteur, elle a chuté de 5% !

Pour l'instant, rien ne permet d'indiquer que cette panne mensuelle constitue une inversion de tendance après l'amorce de reprise industrielle entamée en janvier. Marquée par ce coup d'arrêt brutal, la production industrielle n'affiche plus qu'une progression de 0,2% entre février et avril sur un an.

Toujours est-il que la remontée progressive des cours du brut - le baril de Brent coté à Londres a bondit de près de 13% au cours des trois derniers mois - et du cours de l'euro - qui a gagné 4,2% face au dollar sur cette même période - n'augurent rien de bon. Les gains de compétitivité offerts par ces facteurs exogènes sont-ils en train de disparaître ?

Si tel était le cas, le redressement de la compétitivité-prix des entreprises ne reposerait plus que sur les mesures prises par le gouvernement. Citons les deux principales : le crédit d'impôt pour la compétitivité et l'emploi (CICE) et les allégements de cotisations patronales prévues dans le Pacte de responsabilité. A moins que les entreprises décident de réduire leur taux de marge ou sabrent dans leurs effectifs pour alléger leur masse salariale...