Le réveil de l'industrie : mythe ou réalité ?

Par Fabien Piliu  |   |  336  mots
Selon l'Insee, le secteur de la construction a vu son activité augmenter de 1,2% entre février et mars.
Au premier trimestre, la production manufacturière a reculé de 0,7% par rapport au quatrième trimestre 2015 selon l'Insee. Dans l'industrie, c'est un repli de 0,6% qui est observé. Quelques bonnes nouvelles viennent néanmoins égayer ce tableau morose : la reprise progressive de l'activité dans la construction se confirme et les chefs d'entreprises confirment leurs ambitions élevées en matière d'investissement.

Optimistes, choisissez la boule de cristal. Pessimistes, jetez un oeil dans le rétroviseur si vous voulez vous faire du mal. L'Insee nous laisse le choix. Si l'on observe les statistiques portant sur la production industrielle, on peut s'interroger sur la vigueur de la reprise. En effet, au premier trimestre, la production manufacturière a reculé de 0,7% par rapport au quatrième trimestre 2015. Dans l'industrie, c'est une baisse de 0,6% qui est enregistrée.

Sur un an, la production industrielle n'a progressé que de 0,5%. Dans le secteur manufacturier, le redémarrage est un peu moins poussif (+0,9%). Au regard de cette batterie de statistiques, la reprise, si reprise il y a finalement, doit être relativisée. Seule bonne nouvelle, la construction sort de l'ornière. La production dans ce secteur sinistré par trois années de crise a vu son activité augmenter de 1,2% entre février et mars.

Des prévisions maintenues

En revanche, un coup d'œil sur les prévisions des chefs d'entreprises permettent d'envisager l'avenir avec un peu plus de sérénité. Ainsi, les chefs d'entreprises confirment leurs ambitions élevées en matière d'investissement. Selon l'enquête sur les investissements dans l'industrie de l'Insee, les chefs d'entreprises tablent toujours sur une augmentation de 7% de leurs investissements. Certes, les résultats de cette enquête traditionnellement optimistes en début d'année sont très souvent révisés à la baisse. Mais à la différence des années précédentes, les espoirs ne sont pas douchés dès l'arrivée du printemps.

Il ne reste plus qu'à espérer que les chefs d'entreprises maintiennent leurs prévisions. On en saura plus en août, au cours duquel la prochaine enquête sera publiée. Si tel est le cas, et à condition que la consommation des ménages ne s'effondre pas - rien ne semble le présager actuellement -- l'économie française verrait deux de ses trois moteurs allumés. Il ne resterait plus qu'au commerce extérieur de décoller.