Le système éducatif français est "l'un de ceux qui reproduit le plus les inégalités", affirme Elisabeth Borne

Par latribune.fr  |   |  440  mots
(Crédits : Glasshouse pour les REAix)
Le système éducatif français "sait produire l'excellence" mais "est sans doute l'un de ceux qui reproduit le plus les inégalités", a estimé la Première ministre Élisabeth Borne samedi lors d'une intervention aux Rencontres économiques d'Aix-en-Provence.

Transformer profondément le système éducatif dans l'Hexagone, afin de « permettre à chacun de révéler ses talents ». Telle est l'ambition de la Première ministre, Elisabeth Borne, qui se donne pour mission de réformer l'école. Et pour cause, selon la cheffe du gouvernement, le système éducatif français, s'il "sait produire l'excellence", "est sans doute l'un de ceux qui reproduit le plus les inégalités", a-t-elle fait valoir samedi lors d'une intervention aux Rencontres économiques d'Aix-en-Provence (Bouches-du-Rhône).

Dans un discours d'une quinzaine de minutes consacré aux "transformations" mondiales, Mme Borne a présenté l'éducation comme "notre premier bien commun", avec des "défis considérables" pour la France.

"Un des principaux défis que connaît notre système éducatif, c'est qu'il est sans doute l'un de ceux qui reproduit le plus les inégalités", a-t-elle jugé.

Selon la Première ministre, "on a aussi un paradoxe d'avoir encore un taux de chômage qui n'est pas celui du plein emploi et néanmoins des entreprises qui éprouvent de très grandes difficultés à recruter. Donc ça veut dire que notre système éducatif, notre système de formation, manifestement ne forment pas les compétences dont notre économie a besoin".

"C'est évidemment les enseignants qui sont au cœur de ce défi considérable", "il y a une énorme démarche de revalorisation du métier d'enseignant qui est indispensable, et il faut sans doute aussi repenser ce métier d'enseignant et le faire bien sûr avec ceux qui sont les premiers concernés, c'est-à-dire les enseignants eux-mêmes", a-t-elle poursuivi.

Donner des marges de manœuvre aux établissements

Dans sa déclaration de politique générale mercredi, la Première ministre avait déjà dit vouloir "continuer la refondation de l'école", pour qu'elle "conforte les savoirs fondamentaux" et "s'empare des nouveaux savoirs comme le codage informatique". Elle avait évoqué la revalorisation des enseignants et un "nouveau pacte" à bâtir avec eux lors de la "concertation" prévue à partir de septembre.

Dans la lignée du plan "Marseille en grand" et des annonces du chef de l'État pour davantage d'autonomie, Élisabeth Borne veut donner "des marges de manœuvre" aux établissements pour s'adapter aux "situations locales et aux besoins des élèves".

En 2017, Emmanuel Macron avait insisté sur la lutte contre la reproduction des "inégalités sociales" à l'école, en ciblant "les premiers âges" avec le dédoublement des classes de CP et de CE1 en éducation prioritaire. Durant sa campagne 2022, il a annoncé vouloir étendre ces classes dédoublées.

(Avec AFP)