Législatives : Gaspard Gantzer jette l'éponge à Rennes

Par Pierre Manière  |   |  419  mots
"Après réflexion, je préfère refuser cette proposition d'investiture à Rennes car je pense que ce n'est pas une bonne idée", a déclaré Gaspard Gantzer à l'AFP.
Le conseiller communication de François Hollande, et ex-camarade de promo de l'ENA d'Emmanuel Macron, a finalement renoncé à se présenter sous l'étiquette d'En Marche! dans la deuxième circonscription d'Ille-et-Vilaine. Il faut dire qu'à Rennes, son parachutage faisait grincer des dents.

Le grand manitou de la communication de François Hollande a, de lui même, éteint l'incendie. Investi par La République en Marche! dans la deuxième circonscription d'Ille-et-Vilaine pour les législatives, Gaspard Gantzer a finalement jeté l'éponge. Le camarade de promo à l'ENA d'Emmanuel Macron, 37 ans, a affirmé vendredi à l'AFP qu'il renonçait à mener cette bataille.

"J'ai été très honoré de la proposition d'Emmanuel Macron, nouvellement élu à la présidence de la République, de m'investir comme candidat [...]", a-t-il déclaré. "Mais, après réflexion, je préfère refuser cette proposition d'investiture à Rennes car je pense que ce n'est pas une bonne idée", enchaîne ce très proche de François Hollande, expliquant qu'il n'avait pas "sollicité cette investiture" et que ses "attaches" sont à Paris.

En finir avec une polémique naissante

Avant d'en remettre une couche, soulignant que "Paris est la ville dans laquelle j'ai toujours vécu et pour laquelle j'ai travaillé aussi comme directeur de cabinet de Christophe Girard, adjoint au maire chargé de la culture, puis comme porte-parole du maire [...] Bertrand Delanoë".

Reste que cette justification auprès de l'AFP apparaît surtout comme un moyen d'en finir avec une polémique naissante. Depuis que son nom est apparu, jeudi, dans la liste des candidats investis par le mouvement d'Emmanuel Macron, des voix se sont élevées à Rennes, dénonçant son parachutage dans un territoire dont il ne connaît, à priori, pas grand chose.

"Vieilles ficelles politiciennes"

"Alors que les Français souhaitent un renouvellement de la classe politique, cette candidature est à l'inverse de leurs attentes", a bombardé Bertrand Plouvier, conseiller régional (LR) et chef de l'opposition de la droite et du centre à Rennes, selon Le Télégramme. D'après lui, qui se présente dans la même circonscription, l'investiture de Gaspard Gantzer relevait ainsi de "vieilles ficelles politiciennes".

Même son de cloche pour Gaëlle Andro, la candidate PS dans ce territoire. Toujours dans Le Télégramme, celle-ci s'est dite "scotchée et très surprise" par cette investiture. "J'estime que cela ne correspond pas du tout à la manière de faire de la politique en Bretagne. En Bretagne, on connaît son député, ses élus. En Bretagne, la politique, c'est sérieux", a-t-elle fusillé. Idem pour Loïg Chesnais-Girard, premier vice-président du conseil régional. Lui, un proche de Jean-Yves Le Drian, a estimé que "ce genre de pratique" était "éloigné de [sa] conception de la politique".