Les bars parisiens et en petite couronne fermés pour deux semaines

Par latribune.fr  |   |  597  mots
(Crédits : BENOIT TESSIER)
L'annonce a été faite ce lundi Didier Lallement, le préfet de police de Paris. Une mesure prise pour faire face à la progression de l'épidémie de Covid-19 sur le territoire. La profession craint un désastre économique pour le secteur.

La menace planait depuis jeudi. Elle a été confirmée ce lundi 5 octobre. À Paris et en petite couronne - à savoir les départements des Hauts-de-Seine (92), Seine-Saint-Denis (93) et Val-de-Marne (94) - les bars devront fermer pendant deux semaines à compter du mardi 6 octobre.

Seule exception à cette fermeture : les établissements enregistrés comme « débits de boissons » mais « proposant la vente de boissons à titre accessoire par rapport à la restauration » pourront rester en activité. Il s'agit des établissements dont le chiffre d'affaires est majoritairement constitué par l'activité restauration, mais qui auraient néanmoins conservé la classification « débit de boisson ».

La maire de Paris, Anne Hidalgo, a réagi aux annonces du préfet en assurant que « la ville évidemment accompagnera » les nouvelles mesures de restriction décidées pour la capitale. « Compte tenu des nouvelles (...) nous serons très vigilants et au côté de l'État » notamment pour accompagner les contrôles que mènera la préfecture de police, avec les agents de la future police municipale, et en « mobilisant l'ensemble (des) équipes chargées de l'accompagnement social » des plus fragiles, a-t-elle déclaré.

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Paris en zone d'alerte maximale

Cette nouvelle mesure répond à une dégradation de la situation sanitaire dans la capitale. Paris « a franchi, depuis plusieurs jours, les trois seuils qui correspondent à la zone d'alerte maximale et cette tendance s'est confirmée pendant le week-end », a rappelé Matignon dimanche soir.

Selon les chiffres de l'Agence régionale de santé (ARS), le taux d'incidence dépassait ainsi la barre des 250 pour 100.000 habitants à Paris et le seuil critique des 100 chez les plus de 65 ans. Quant au taux d'occupation des lits en réanimation pour les patients atteints de Covid-19, il s'élevait lui aussi au-dessus du seuil d'alerte maximale de 30% en Île-de-France.

D'après les données de Santé Publique France, le taux d'incidence au 4 octobre (dernier publié à ce jour) était de 270 à Paris, 201 pour les Hauts-de-Seine, 182 pour le Val-de-Marne et 173 pour la Seine-Saint-Denis.

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Nouveau protocole pour les restaurants

Concernant les restaurants, ils resteront ouverts aux « horaires habituels », s'ils respectent le nouveau protocole sanitaire, a ajouté Didier Lallement. À savoir : du gel hydroalcoolique à disposition sur toutes les tables et non plus seulement à l'intérieur de l'établissement, maintenir 1 mètre de distance « entre les chaises » des différents groupes de convives, des groupes limités à six personnes enfants compris, la mise en place d'un cahier de contact pour récupérer nom, prénom et numéro de téléphone des clients.

Selon la principale organisation patronale, l'Umih, environ 15% des 220.000 entreprises du secteur - cafés, bars, hôtels, restaurants, brasseries, discothèques - pourraient mettre la clé sous la porte dans les mois à venir en France, et 220 à 250.000 salariés se retrouver au chômage. Franck Delvau, président de l'Umih Paris Ile-de-France, s'est dit « extrêmement alarmé pour les bars qui vont être fermés pendant deux semaines ». « Ce n'est pas le tout d'avoir le chômage partiel mais quid des pertes d'exploitation, que les assureurs ne veulent pas prendre en charge pour la plupart ? », s'inquiète-t-il.

De son côté, la présidente de la région Ile-de-France Valérie Pécresse a appelé lundi sur France 2 l'État à « être là pour compenser les pertes de recettes » des bars et cafés, en promettant que la région serait aussi « à leurs côtés ».

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