Les retraités "maltraités" dans la rue pour dénoncer la hausse de la CSG

Par latribune.fr  |   |  515  mots
A l'appel de neuf organisations et associations de retraités, les cortèges en province ont rassemblé "trois fois plus de monde" que lors des précédentes mobilisations annuelles des retraités, selon Gérard Gourguechon (Solidaires).

Environ 2.000 personnes ont manifesté à Bordeaux, 1.200 à Lille, 900 à Caen, 850 à Toulouse et 700 à Brest, selon les chiffres de la police récoltés par l'AFP, ou encore 1.000 à Rouen (chiffre organisateur). Ils étaient également quelques centaines à Rennes, Reims, Strasbourg et Besançon.

A Paris, plusieurs milliers de personnes défilaient dans l'après-midi au départ de l'opéra Garnier, a constaté une journaliste de l'AFP, 10.000 selon les organisateurs. "Les jeunes dans la galère, les vieux dans la misère, on n'en veut pas de cette société là", scandaient des manifestants.

"On n'est pas des nantis"

Quelques milliers de retraités s'estimant "maltraités" ont manifesté jeudi à Paris et dans plusieurs villes pour protester contre la hausse de la CSG qui s'apliquera en 2018 à une majorité d'entre eux. Des banderoles portaient les mentions de "voleurs" ou "CSG, retraite, Macron = racket". "Retraités maltraités", pouvait-on lire aussi sur des pancartes.

Interrogé à Bordeaux, André Lafon, retraité (CGT) de La Poste, a fait ses calculs: la hausse en 2018 de la CSG (contribution sociale généralisée) va représenter pour lui qui touche 1.200 euros par mois "25 euros de prélèvement supplémentaire, soit 300 euros par an, ce qui n'est pas rien".

"On n'est pas des nantis (...) et on est encore en train de nous pomper", grogne dans le cortège rémois Danielle Bonfils, ex-secrétaire qui avec moins de 1.500 euros de pension et un fils handicapé à aider confie qu'"à la fin du mois, c'est ric-rac".

Près de 60% de retraités, soit 8 millions de personnes, seront touchés l'an prochain par l'augmentation de 1,7 point (+26%) du taux normal de la CSG.

+0,8% pour compenser l'inflation

La mesure doit servir à compenser la suppression des cotisations chômage et maladie pour les salariés du secteur privé. Un "effort" demandé par Emmanuel Macron aux "retraités les plus aisés" pour "récompenser le travail" en redonnant du pouvoir d'achat aux actifs. Elle ne concerne pas les 40% plus modestes, exonérés ou soumis à la CSG à taux réduit.

"Il paraît qu'il faut redistribuer vers les forces productives qui créent des richesses mais les retraités en créent: ils aident leurs enfants, vont au restaurant, alimentent le secteur hôtelier, font du bénévolat ou des dons aux associations...", énumère Michel, un retraité lillois.

Le relèvement au 1er octobre de 0,8% des pensions "ne fait que compenser l'inflation des seuls 12 derniers mois", déplorent par ailleurs les organisateurs, syndicats de retraités (CGT, FO, CGC, CFTC, FSU, Solidaires, FGR) et associations (UNRPA, LSR).

Les manifestants ont pu aussi découvrir jeudi que cette revalorisation annuelle suivant l'inflation serait à partir de l'an prochain décalée de trois mois, pour tomber chaque 1er janvier. L'économie de 400 millions d'euros réalisée "permet de reverser 500 millions d'euros, sur les deux ans et demi, à la revalorisation du minimum vieillesse", a expliqué la ministre de la Santé Agnès Buzyn.

Le minimum vieillesse va augmenter de 100 euros en trois fois, "nous avons souhaité faire un effort particulier pour les retraités les plus pauvres", a dit la ministre.

(avec l'AFP)