Militaires renversés à Levallois-Perret : un suspect interpellé

Par latribune.fr  |   |  811  mots
Dans un communiqué, la ministre des Armées, Florence Parly a précisé que sur les six militaires du 35e régiment d'infanterie de Belfort blessés, trois l'ont été plus grièvement, "sans que leur pronostic vital ne soit engagé.
Mercredi, une enquête a été ouverte par la section antiterroriste du parquet de Paris à la suite de l'attaque au moyen d'une voiture contre six militaires de l'opération Sentinelle à Levallois-Perret. La brigade de recherche et d'intervention (BRI) a interpellé un suspect au volant de la voiture incriminée.

[Cet article est régulièrement mis à jour au cours de la journée.]

Un homme au volant de la voiture qui a blessé six militaires de l'opération Sentinelle en fonçant sur eux avec son véhicule dans le centre de Levallois-Perret (Hauts-de-Seine) dans la matinée de mercredi a été interpellé et emmené à l'hôpital, a rapporté dans un premier temps l'agence Reuters, citant une source judiciaire. L'interpellation a été confirmé rapidement ensuite par le Premier ministre Edouard Philippe.

Un policier a été blessé lors de l'arrestation par une balle perdue, a ajouté cette source, précisant que l'homme interpellé n'était pas armé. Un journaliste de Reuters a vu la BMW utilisée par l'assaillant criblée de balles sur l'autoroute A16 entre Boulogne-sur-Mer et Calais, sur la commune de Marquise (Pas-de-Calais), près d'une station-service Total.

Dans un communiqué, la ministre des Armées, Florence Parly, avait précisé que, sur les six militaires du 35e régiment d'infanterie de Belfort blessés, trois l'ont été plus grièvement, "sans que leur pronostic vital ne soit engagé". Un important dispositif avait été mis en place par les forces de l'ordre pour retrouver le conducteur impliqué.

"L'enquête en cours déterminera ses motivations et les circonstances dans lesquelles il a agi", a expliqué Florence Parly, qui devait se rendre sur place dans la journée.

"C'est aucun doute un acte délibéré"

Sur BFM TV, Patrick Balkany, le maire de cette petite ville située à l'ouest de Paris, a expliqué :

"Les militaires de l'opération Sentinelle sont sortis en rang pour faire leur tournée et il y a un véhicule BMW qui était prépositionné dans l'allée et qui leur a foncé dessus au moment de retrouver leur véhicule."

Et d'ajouter :

"C'est sans aucun doute un acte délibéré parce que ça s'est passé dans une voie qui est un cul-de-sac devant le casernement de ces militaires, et ce véhicule, visiblement, attendait qu'ils sortent pour rejoindre leur véhicule et leur a foncé dessus."

Le secrétaire général du syndicat Unité police Force ouvrière, Yves Lefebre, a apporté plus de précisions :

"Un individu stationne son véhicule de marque BMW de couleur très foncée, noire, à proximité du lieu de passage des militaires qui sortent de leur casernement pour rejoindre leur véhicule ou leur patrouille, ils sont à pied", a-t-il expliqué à Reuters. "Et au moment où ils passent, le véhicule fonce à contre-sens ostensiblement vers eux pour les percuter."

Avant de préciser :

"Le véhicule est activement recherché sur l'Ile-de-France et toute la région parisienne avec un individu a bord."

Une enquête antiterroriste ouverte

Une enquête a d'ores et déjà été ouverte par la section antiterroriste du parquet de Paris en flagrance avec, pour chefs d'accusation "tentative d'assassinats sur personnes dépositaires de l'autorité publique en lien avec une entreprise terroriste et d'association de malfaiteurs terroriste criminelle", indique à Reuters une source judiciaire.

Elle a été confiée à la Direction régionale de la police judiciaire (DRPJ), à la Direction centrale de la police judiciaire (DCPJ) et à la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI).

Cette attaque intervient quatre jours seulement après qu'un homme a tenté de forcer, un couteau à la main, l'un des contrôles de sécurité de la Tour Eiffel.

Le parquet antiterroriste avait été saisi dimanche après que l'homme a déclaré aux enquêteurs qu'il voulait commettre un attentat contre un militaire et qu'il était en lien avec un membre de l'État islamique. Lundi, il a été renvoyé en hôpital psychiatrique.

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Repères sur l'opération Sentinelle

■ L'opération Sentinelle a été lancée au lendemain des attentats du 15 novembre 2015 à Paris et a souvent été prise pour cibles par des djihadistes (à Orly, sur les Champs-Elysées, au Louvre, devant Notre-Dame, Tour Eiffel).

■ L'ampleur de l'opération a déjà été réduite - de 10.000 à 7.000 hommes - et les patrouilles sont désormais "dynamiques" pour éviter que les militaires servent de cibles statiques.

■ Emmanuel Macron a annoncé le 20 juillet que l'opération Sentinelle serait révisée cet automne sur la base d'un rapport du chef d'état-major des armées (CEMA). Le maintien de cette opération coûteuse dans un contexte budgétaire restreint et une sur-utilisation des forces armées est contesté par une partie de la classe politique.

■ Florence Parly avait rendu visite lundi à des militaires qui patrouillaient sous la Tour Eiffel pour leur dire que Sentinelle resterait "en place tant qu'elle sera utile à la protection des Français". A la presse, elle a ajouté:

"Il faut maintenant s'inscrire dans la durée, et déployer nos efforts de façon un peu différente. L'objectif est de s'adapter sans cesse à la menace."

 (avec Reuters)