« Locataires en colère » : manifestation à Paris pour défendre le droit au logement

Par latribune.fr  |   |  335  mots
(Crédits : DR)
Après cinq mois de suspension, les expulsions de locataires qui accusent des arriérés de loyers ont repris depuis le 1er avril. Environ 350 personnes ont manifesté hier après-midi à Paris pour dénoncer les expulsions locatives ainsi qu'une proposition de loi qui risque de les accélérer. Les locataires, en colère, ont crié « On ne va pas se laisser faire » pour exprimer leur mécontentement.

Les manifestants se sont rassemblés place de la Bastille, au lendemain de la fin de la trêve hivernale, synonyme de reprise des procédures d'expulsions locatives. Sur les banderoles des manifestants, on pouvait lire « Un toit = un droit » ou « la rue c'est la mort, un logement c'est la vie ».

Jean-Baptiste Eyraud, porte-parole de l'association Droit au logement (DAL), a commenté :

« On dénonce le retour des expulsions, des coupures d'électricité et on demande une baisse des loyers et des charges locatives qui assomment les locataires dans le social ».

Le mouvement Génération.s(Nupes) a également réclamé dans un communiqué publié samedi, « l'interdiction des expulsions sans solution de relogement tout au long de l'année » pour empêcher l'augmentation du nombre de personnes sans-abri.

« Criminaliser les locataires »

Les manifestants ont également protesté contre la proposition de loi du député macroniste Guillaume Kasbarian, examinée actuellement en deuxième lecture à l'Assemblée nationale, qui prévoit de durcir les sanctions contre les squatteurs et d'accélérer les procédures en cas de loyers impayés.

Eddie Jacquemart, président de la confédération nationale du logement, a dénoncé la proposition de loi du député macroniste Guillaume Kasbarian, en la qualifiant de recul sociétal. Selon lui, cette loi va « criminaliser les locataires » et « contribuer à la chasse aux pauvres orchestrée par Emmanuel Macron ».

Les manifestants parisiens se sont ensuite dirigés vers le ministère du Logement pour faire entendre leur voix. Dans le cortège, une manifestante nommée Farida a témoigné de son expérience en tant que locataire et a dénoncé les logements insalubres. Elle est en attente d'un logement social depuis plusieurs années et déclare que cela lui fatigue moralement et physiquement.

En France, une dizaine de rassemblements et de manifestations ont eu lieu samedi dans différentes villes, comme Lille, Montpellier et Bayonne, à l'appel de syndicats et d'associations de défense du droit au logement.

(avec agences)