Loi travail : la CFDT met le gouvernement en garde

Par latribune.fr  |   |  400  mots
Laurent Berger met en garde l'exécutif sur la réforme du Code du travail
Dans un entretien au JDD, Laurent Berger rappelle les lignes jaunes tracées par le syndicat réformiste.

Au matin d'un deuxième tour d'élections législatives qui devraient aboutir à une Assemblée nationale très majoritairement acquise à l'exécutif,  et alors que le gouvernement entend réformer le Code du travail par ordonnances d'ici à la fin de l'été, le secrétaire général du syndicat rappelle dans un entretien au Journal du dimanche de ce 18 juin ses points d'opposition au projet et met en garde sur la méthode.

La CFDT s'opposera au  "référendum d'entreprise à l'usage de l'employeur en cas d'absence d'accord avec les organisations syndicales" et au "plafonnement des dommages et intérêts versés aux prud'hommes", un point, sur lequel le syndicat affiche son " désaccord par principe car il est normal de toucher une réparation intégrale après un licenciement abusif".

Dans cet entretien, Laurent Berger précise également qu'il souhaite "augmenter les indemnités légales de licenciement", "développer la place et les moyens des syndicats" et "renforcer" le rôle de la branche "en matière de qualité de l'emploi".

Au-delà du fond, c'est sur la méthode que le secrétaire général  met en garde le président de la République à la veille d'une Assemblée générale largement acquise à l'exécutif.

Partager le pouvoir sous peine de manifestations et de violence

Affirmant "Un pays qui fonctionne bien est un pays qui articule démocratie politique et démocratie sociale", il a incité Emmanuel Macron à "partager le pouvoir". "Le concentrer ne serait pas sans risques et sans difficultés tant les fractures sociales et territoriales sont réelles", a-t-il ajouté.  "Les risques de manifestations et de violence sont importants tant la société vit sous tension".

"S'il y a des désaccords profonds, nous le dirons car nous sommes libres et engagés", prévient M. Berger. "Le gouvernement ne doit pas nous squeezer. S'il le fait, nous nous mobiliserons."

L'exécutif est `selon lui face à "deux options" : "une simplification bête et méchante des relations sociales" ou "l'élaboration d'un nouveau pacte social qui articule un droit du travail supplétif élevé avec un rôle renforcé des branches et un espace de discussion dans les entreprises".

M. Berger se montre néanmoins optimiste, affirmant: "contrairement à ce que disent certains, ce n'est pas plié", "Ne sifflons pas la fin du match avant qu'il ne soit joué !"