Loi Travail : le dossier bientôt bouclé ?

Par latribune.fr  |   |  946  mots
Manuel Valls affirme que le gouvernement assume "un désaccord de fond avec les syndicats qui contestent dans la rue : la décentralisation et la place du dialogue social dans l'entreprise".
Dans un entretien au Journal du dimanche, Manuel Valls indique vouloir aller vite sur ce dossier. En dépit d'un désaccord de fonds avec les syndicats, il veut que le texte soit rapidement adopté. Philippe Martinez, le secrétaire général de la CGT ne l'entend pas ainsi.

Se dirige-ton vers un nouveau passage en force ? Dans un entretien au Journal du Dimanche, Manuel Valls le Premier ministre, qui assume un "désaccord de fond" avec les syndicats contestant le projet de loi travail, estime que "maintenant, il faut aller vite et faire adopter ce texte", sans répondre sur un nouvel usage du 49-3.

Concernant les prochaines manifestations des opposants à la loi, prévues jeudi, le Premier ministre estime que "les organisateurs devraient annuler eux-mêmes ces rassemblements" compte tenu du contexte actuel de fortes tensions.

La CGT, "une grande organisation syndicale"

Après la rencontre du numéro un de la CGT, Philippe Martinez, avec la ministre du Travail Myriam El Khomri vendredi, M. Valls affirme que le gouvernement assume "un désaccord de fond avec les syndicats qui contestent dans la rue : la décentralisation et la place du dialogue social dans l'entreprise".

S'il dépeint la CGT comme "une grande organisation syndicale" dont l'"histoire se confond avec celle du Front populaire, de la Résistance, de la reconstruction après-guerre", le chef du gouvernement martèle qu'"il n'y aura ni retrait du texte, ni modification de sa philosophie, ni réécriture des articles qui en constituent le cœur".

Aller vite

Le projet de loi "revient à l'Assemblée le 5 juillet" et "la démocratie sociale, ce n'est pas l'expression permanente de la contestation, c'est le respect des temps démocratiques. Maintenant, il faut aller vite et faire adopter ce texte".

Paris, France | AFP | samedi 18/06/2016 - 22:01 GMT | 439 mots

Manuel Valls, qui assume un "désaccord de fond" avec les syndicats contestant le projet de loi travail, estime dans un entretien au Journal du Dimanche que "maintenant, il faut aller vite et faire adopter ce texte", sans répondre sur un nouvel usage du 49-3.

Concernant les prochaines manifestations des opposants à la loi, prévues jeudi, le Premier ministre estime que "les organisateurs devraient annuler eux-mêmes ces rassemblements" compte tenu du contexte actuel de fortes tensions.

Après la rencontre du numéro un de la CGT, Philippe Martinez, avec la ministre du Travail Myriam El Khomri vendredi, M. Valls affirme que le gouvernement assume "un désaccord de fond avec les syndicats qui contestent dans la rue : la décentralisation et la place du dialogue social dans l'entreprise".

S'il dépeint la CGT comme "une grande organisation syndicale" dont l'"histoire se confond avec celle du Front populaire, de la Résistance, de la reconstruction après-guerre", le chef du gouvernement martèle qu'"il n'y aura ni retrait du texte, ni modification de sa philosophie, ni réécriture des articles qui en constituent le cœur".

Le projet de loi "revient à l'Assemblée le 5 juillet" et "la démocratie sociale, ce n'est pas l'expression permanente de la contestation, c'est le respect des temps démocratiques. Maintenant, il faut aller vite et faire adopter ce texte", lance le locataire de Matignon.

Prié de dire si ce souci de vitesse signifie un deuxième recours à l'arme constitutionnelle du 49-3 pour faire adopter le texte sans vote à l'Assemblée, M. Valls se borne à répondre: "Je prends les étapes les unes après les autres".

Après la première lecture en cours au Sénat, "où la droite l'a profondément changé", souligne-t-il, "nous rétablirons la version adoptée à l'Assemblée nationale, qui avait déjà intégré près de 800 amendements" sur ce texte, "fruit d'un compromis bâti avec les syndicats réformistes et avec la majorité socialiste".

Et de glisser: "Nous verrons comment chacun assume ses responsabilités début juillet. Aujourd'hui, je ne vois guère de modification dans les positions des uns et des autres".

Annuler les rassemblements

Les nouvelles manifestations prévues jeudi contre le projet de loi seront-elles interdites ? Le Premier ministre juge que "compte tenu de la situation, des violences qui ont eu lieu, de l'attentat odieux contre le couple de policiers mais aussi de la tenue de l'Euro, les organisateurs devraient annuler eux-mêmes ces rassemblements".

"C'est du bon sens !" estime Manuel Valls qui réaffirme que "si les organisateurs ne veulent pas prendre leurs responsabilités, se désolidariser clairement des violences, si nous constatons que ces manifestations font peser de nouveau un danger pour les forces de l'ordre et les biens publics, alors le gouvernement prendra ses responsabilités".

La CGT ne désarme pas

De son côté, ke numéro un de la CGT Philippe Martinez a estimé que c'était "au gouvernement de donner des signes d'une volonté de sortie de crise" dans le conflit sur le projet de loi travail, dimanche lors du Grand rendez-vous Europe1/Le Monde/iTELE.

Il était interrogé sur les propos du Premier ministre Manuel Valls qui, dans une interview au Journal du Dimanche, a appelé les opposants à la loi travail à "annuler eux-mêmes" les rassemblements, compte tenu du contexte de fortes tensions.

"C'est au gouvernement de donner des signes d'une volonté de sortie de crise (...) Il y a quatre mois que le problème est posé et quatre mois que le gouvernement refuse toute discussion et toute proposition des sept organisations syndicales dans ce conflit", a déclaré M. Martinez.

"C'est bien le gouvernement qui refuse tout dialogue", a-t-il ajouté, en indiquant que les prochaines journées d'action des 23 et 28 juin étaient maintenues.

Interrogé sur le projet de loi travail, "déclaration de guerre de Hollande contre la CGT", le leader syndical a estimé qu'il s'agissait "d'abord (d') une trahison de son électorat, parce que ceux qui manifestent, qui sont aujourd'hui dans la rue, ce sont majoritairement ceux qui ont voté pour François Hollande" en 2012.

(Avec AFP)