Loi Travail : Valls n'écarte pas le recours au 49-3

Par latribune.fr  |   |  374  mots
Manuel Valls explique qu'il "ne faut jamais renoncer à un moyen constitutionnel" à propos du 49-3.
Le Premier ministre Manuel Valls a tenu ces propos dans le cadre de l'émission "Bibliothèque Médicis" qui sera diffusée vendredi soir. Pourtant, le 3 mai, il indiquait que le recours au 49-3 pour la loi Travail n'était pas "l'option" privilégiée.

Manuel Valls rallume la mèche du 49-3 sur la loi Travail. Invité de l'émission "Bibliothèque Médicis", qui sera diffusée sur Public Sénat ce vendredi 6 mai au soir, le Premier ministre n'exclut pas la possibilité d'employer cet article de la Constitution :

"Il ne faut jamais renoncer à un moyen constitutionnel" explique-t-il dans un enregistrement qu'un journaliste de l'AFP a pu consulter.

"Ce texte doit passer"

Toujours dans la même émission, le Premier ministre affirme que "l'immense majorité des députés socialistes soutient ce texte, mais ceux qui ont une autre conception du dialogue social veulent voter contre. Donc nous verrons la semaine prochaine, mais ce texte doit passer".

Cette position est une légère inflexion à la ligne gouvernementale. Il y a trois jours, alors que l'examen de la loi Travail allait démarrer à l'Assemblée Nationale, Myriam El-Khomri indiquait qu'elle refusait "de faire planer la menace" du recours au 49-3.

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Gouvernement cherche majorité

Pourtant, le gouvernement sait combien il lui sera difficile d'obtenir une majorité sur ce texte très contesté à gauche. Lundi 2 mai, le rapporteur du texte, Christophe Sirugue, avait donné le ton dans une interview au Parisien  :

"Il manque près de 40 voix pour obtenir une majorité et voter la loi", avait expliqué l'élu socialiste.

En attendant, les parlementaires ont commencé mercredi l'examen des 5.000 amendements déposés. Mais le débat n'a duré que quelques heures et qui n'a même pas permis d'étudier un seul amendement. Une soixantaine d'orateurs, principalement des opposants au texte, s'étant en effet succédé à la tribune pour dénoncer soit le fond de la loi, soit ses conditions d'examen.

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Pont de l'Ascension oblige, les députés reprendront leurs travaux lundi. Le vote, quant à lui, doit intervenir le 17 mai, sauf si le gouvernement décide finalement d'accélérer et d'utiliser le 49-3 pour faire passer la loi. Pour le député PS Christian Paul, l'une des têtes de file des frondeurs, si "le débat est interrompu, dans quelques jours" par le 49-3, "cela sera un échec politique majeur, d'abord pour le gouvernement".

(Avec AFP)