Macron invite les 100 plus grandes entreprises françaises à recruter en banlieue

Par latribune.fr  |   |  516  mots
Emmanuel Macron a appelé les entreprises françaises à s'engager avec l'État pour pour améliorer l'insertion professionnelle dans les zones défavorisées. (Crédits : Reuters)
Le président français Emmanuel Macron a réuni, le 17 juillet à l'Élysée, les patrons des 100 plus grandes entreprises françaises pour les appeler à renforcer l'apprentissage et les embauches dans les quartiers en difficulté.

Après avoir reçu à l'Élysée l'équipe de France victorieuse de football lundi, Emmanuel Macron a réuni les patrons des 100 plus grandes entreprises françaises afin de "solliciter leur engagement" pour améliorer l'insertion professionnelle dans les zones défavorisées. "Un pays ne peut pas réussir quand seuls quelques uns réussissent", a expliqué le chef de l'État en concluant cette réunion baptisée "La France, une chance. Les entreprises s'engagent".

Le ministre de la Cohésion des Territoires, Jacques Mézard, et le secrétaire d'État Julien Denormandie doivent faire un point d'étape de la stratégie gouvernementale pour les quartiers en difficulté au conseil des ministres ce mercredi, près de deux mois après le discours présidentiel sur la politique de la ville. Ce dernier faisait suite à la remise du rapport de Jean-Louis Borloo, qui "a alimenté la réflexion du gouvernement" selon l'Élysée.

30.000 offres de stages pour l'an prochain

Le chef de l'État s'est notamment félicité que les 30.000 offres de stages de classe de 3e promises dans son discours sur la politique de la ville en mai étaient déjà trouvées pour être proposées aux jeunes l'an prochain.

Outre les 15.000 stages dans les services de l'État, les entreprises en offriront 15.000 autres, dont 1.500 pour BNP-Paribas, 600 pour Accor ou 1.300 pour la fédération du Bâtiment Travaux publics.

Kering, BNP-Paribas, Accor ou encore l'Oréal présents

Devant le Congrès, le 9 juillet, le président français avait annoncé la tenue de cette réunion en précisant qu'il ne demanderait pas aux entreprises "de s'engager par la loi, mais par des engagements actifs, immédiats, visibles, de créations d'emplois, d'embauche d'apprentis".

"L'Etat ne peut pas tout, les entreprises doivent s'engager", a agréé Patrick Pouyanné, le Pdg de Total, premier groupe français. Il a ainsi cité la décision de porter à 5% des effectifs en équivalents-apprentissage, notamment en réduisant l'intérim.

Les patrons de Kering, BNP-Paribas, Accor, L'Oréal ou Pernod étaient notamment présents, ainsi que ceux de plusieurs entreprises étrangères implantées en France, dont Zara, Novartis ou Coca-Cola.

Celui de Danone, Emmanuel Faber, a insisté sur le fait que "une entreprise ne pouvait pas se développer sans tisser des liens d'utilité réciproque avec le territoire".

Participer à l'effort collectif

Pour l'exécutif, les entreprises doivent prendre leur part après la multiplication des réformes, dont celle du Code du Travail, de la formation professionnelle, de l'ISF ou de la loi Pacte.

L'Élysée insiste sur la nécessité de valoriser les nombreuses initiatives déjà engagées, notamment par les associations comme Article1, qui aide à s'orienter 40.000 jeunes par an, Viensvoirmontaf, "le réseau pour les jeunes sans réseau" qui "veut libérer les carnets d'adresses pour permettre aux 3e de faire leur stage de leur rêve" selon Mélanie Taravant, sa cofondatrice.

Emmanuel Macron a déclaré "tenir beaucoup" au "testing", qui sera mené dans 40 des 120 plus grandes entreprises en septembre.

(avec AFP)